Contribution n°8 (Web)
Déposée le 27 novembre 2025 à 16h58
Contribution n°7 (Web)
Déposée le 25 novembre 2025 à 16h46
Réponse apportée
Les apports socio-économiques dont il s'agit (développées § 5.11, pages 224 à 226 du dossier) n'ont rien à voir avec des subventions, qui du reste sont totalement absentes dans le domaine de la petite hydroélectricité.
La consultation publique dans ses nouvelles formes se veut plus participative et au contraire un lieu d'échanges. Soyez sûr que le commissaire-enquêteur prendra en ligne de compte toutes les contributions, y compris émanant d'opposants de principe rivés sur leurs certitudes et d'où qu'ils soient originaires.
Contribution n°6 (Web)
Déposée le 20 novembre 2025 à 15h29
Je souhaiterai savoir si ces constructions sur le Fleuve Taravo modifieraient l’alimentation en sédiment des plages du golfe du Valinco? Des mesures avant travaux et une prévision pour l’ après travaux ont elles été pratiquées ?
Merci pour vos réponses,
Cordialement,
Dominique Dauchez
Réponse apportée
Bonjour Monsieur DAUCHEZ
Dans le § 5.3.3 de l'évaluation environnementale (page 196 du dossier à l'écran), il est indiqué que l'engravement de la petite retenue créée prendrait entre 1 et 3 ans, pour un volume estimé à 580 m3 tout au plus. C'est tout à fait négligeable à l'échelle du volume d'alluvions produit par l'ensemble du bassin (au niveau du projet, on se trouve à son extrémité amont).
De surcroît, n'y seront piégés durablement que des galets et graviers, et très peu de sables, qui lors des crues resteront transportés en suspension même au sein de la retenue d'où il ressortiront directement, chassés en aval.
En résumé, le projet n'aura aucun impact significatif sur le flux solide arrivant actuellement à la mer, et donc sur la recharge des plages et cordons dunaires de TENUTELLA jusqu’au BARACCI.
Votre crainte serait fondée dans le cas d'un projet de barrage plus important (plus de 5 m de hauteur), surtout s'il est situé dans l'aval du bassin fluvial.
Recevez mes salutations bien naturelles.
Contribution n°5 (Web)
Déposée le 20 novembre 2025 à 12h47
Je suis usagère du Taravo depuis 2009 pour observer un milieu naturel (ilots de galets, ripisylve, eau calme/courante...) et sa biodiversité assortie (libellules, poissons, oiseaux, grands arbres remarquables...),
Je navigue en kayak exclusivement par respect de ce fleuve.
En effet, je n'y vais pas en stand up paddle pour ne pas effaroucher les oiseaux, qui me prendrait pour un grand prédateur, et fuiraient leur lieu de vie, de repos, de reproduction, de nourrissage...
Ma chienne ne vient pas non plus, afin de ne pas déranger l'ensemble de la vie sauvage ou d'élevage.
Je ne débarque jamais.
Je dégage les embacles, naturels ou non, obstruant la libre circulation de l'eau, dans la mesure de mes moyens
...
Je pense que la modification du débit du fleuve par une microcentrale modifierait de façon irréversible cet écosystème, un bien d'intérêt général, pour des intérêts privés, ne répondant que partiellement aux besoins électriques de la micro région.
Merci de m'avoir lu !
Réponse apportée
Bonjour Madame
Votre rapport visiblement intime au fleuve est proche d'une attitude exemplaire, et dans l'idéal, il faudrait qu'il soit aussi celui du plus grand nombre de ses riverains et usagers...
Cela étant, même en kayak et en restant très discret, si la pratique est trop fréquente lors des périodes sensibles, la faune en général (oiseaux certes, mais aussi poissons, cistudes et batraciens) peut en être dérangée. De plus, celle-ci apprécie particulièrement les embâcles, qui diversifient ses habitats (refuges des poissons lors des crues ou étiages, postes de repos ou d'affût pour les libellules, les batraciens et les oiseaux, la thermorégulation des Cistudes, etc.) et nourrissent la microfaune du fleuve en matières organiques et en débris ligneux. N'enlevez que ce qui vous empêche de passer et surtout pas davantage !
Quoi qu'il en soit, votre crainte d'un bouleversement irréversible de l'écosystème fluvial causée par le projet n'est pas justifiée, et encore moins là où vous pratiquez. La microcentrale ne va modifier l'hydrologie que relativement modérément et sur 900 m du fleuve seulement, uniquement en période de moyennes eaux (pages 191 à 194 du dossier à l'écran). Elle fonctionnera au fil de l'eau, c’est-à-dire sans provoquer de variations en aval. Le projet n'a rien à voir avec des aménagements hydrauliques tels ceux du RIZZANESE, du GOLO, du PRUNELLI, du TAVIGNANO amont ou des réservoirs de l'OEHC, qui modifient effectivement plus ou moins le régime sur tout le cours en aval.
Le bien-fondé de distinguer intérêt privé / intérêt général et l'importance relative de la contribution aux besoins en énergie de la microrégion, sont discutés aux § 2 à 5, pages 275 à 277 du dossier à l'écran. Leur lecture approfondie peut permettre de vous faire une opinion plus nuancée.
Recevez mes salutations bien naturelles.
Contribution n°4 (Web)
Déposée le 19 novembre 2025 à 10h38
Réponse apportée
Bonjour Monsieur BARBEAU
Le Cantal est quasiment autosuffisant grâce à ses aménagements hydroélectriques, sans besoin de centrale thermique à flamme ni import significatif. Ce n'est pas le cas de la Corse... et de très loin ! Vous ne devriez pas ainsi décider de ce qui est bon pour les corses à leur place.
Bien cordialement.
Contribution n°3 (Web)
Déposée le 19 novembre 2025 à 10h36
Réponse apportée
Bonjour Monsieur SOLER
Je vous aiguille simplement vers les réponses que j'ai données à la personne originaire du Cantal d'une part, à l'Ambassadeur de la marque du territoire du TÀRAVU (qui lui est probablement corse et se pose des questions plutôt que reste assis sur des certitudes), au sujet de l'incidence du projet en cause sur le score de "naturalité" que le fleuve a obtenu d'autre part, et enfin à l'autrice de la contribution 2 à propos du caractère "modeste" de sa participation aux besoins insulaires en électricité renouvelable.
Il est évident par ailleurs que l'agglomération chambérienne ou les stations de montagne touristiques de Savoie n'ont pas (du moins pas encore) un besoin vital de retombées socio-économiques comme l'ont urgemment les communes déshéritées de l'intérieur de l'Île.
Avec toutes mes meilleures salutations.
Contribution n°2 (Web)
Déposée le 18 novembre 2025 à 18h53
Cependant, le projet de microcentrale hydroélectrique sur le Taravu soulève des questions qui me semblent essentielles, non seulement pour la préservation du label "Site Rivières Sauvages", mais aussi pour l’équilibre entre les usages traditionnels de l’eau et les nouvelles exigences environnementales.
1. Le risque de précédent et d’effet domino
Je partage votre inquiétude quant à l’incompatibilité de ce projet avec le label "Rivières Sauvages". Si ce projet est autorisé, il pourrait servir de référence pour d’autres aménagements similaires sur le Taravu et d’autres rivières corses, mettant en péril la naturalité de ces cours d’eau. En tant qu’ambassadeur, je suis particulièrement attaché à la valorisation de notre territoire, et la perte du label aurait des conséquences majeures sur notre image et notre attractivité.
2. Des infrastructures surdimensionnées ?
Les travaux prévus (barrages, conduites forcées, bâtiments) semblent disproportionnés par rapport à la production électrique annoncée (500 kW/h). Cette disproportion laisse craindre une sous-estimation de la puissance réelle ou future du projet, ou encore l’ajout ultérieur de turbines supplémentaires. Pourriez-vous nous éclairer sur les garanties existantes pour éviter une extension non déclarée du projet ?
3. La cohérence avec les usages historiques
En Corse, de nombreux villages et propriétés disposent de canaux d’irrigation anciens, parfois équipés de turbines ou de moulins depuis des décennies. Ces usages traditionnels, souvent liés à des droits d’eau historiques, posent la question de la cohérence entre la préservation des rivières sauvages et le maintien de ces pratiques. Comment l’ARRS envisage-t-elle de concilier ces enjeux, notamment dans un contexte où les projets de microcentrales risquent de se multiplier ?
4. Notre rôle en tant qu’ambassadeurs
Nous sommes nombreux à vouloir préserver le Taravu tout en soutenant une transition énergétique respectueuse de notre patrimoine naturel. En tant qu’ambassadeur, je souhaite contribuer à trouver un équilibre entre ces objectifs. Quelles actions concrètes l’ARRS propose-t-elle pour impliquer les ambassadeurs et les acteurs locaux dans la défense du label, tout en tenant compte des réalités économiques et sociales de notre territoire ?
Réponses apportées
Bonjour Monsieur l'Ambassadeur
Toutes vos questions sont bien légitimes.
Pour ma part, je ne pourrai tenter de répondre qu'à celles s'adressant plutôt au porteur de projet qu'à l'Association Rivières Sauvages, ou alors partiellement, sous forme de questionnements de fond.
Globalement à travers votre message, vous dites être "attaché à ce territoire et à son héritage", ainsi qu'à sa "valorisation", mais cependant tout autant à sa "naturalité" et au caractère "sauvage" du fleuve TÀRAVU. Mais cet "héritage" que représente le fleuve est également intimement mêlé aux legs des générations qui en ont vécu et exploité les ressources, y compris hydrauliques à travers les très nombreux moulins. Faut-il abandonner définitivement cet héritage-là, et au-delà, renoncer à utiliser l'eau et le fleuve lui-même ? Un fleuve vraiment sauvage supposerait l'arrêt de tous prélèvements ou usages quels qu'ils soient, c’est-à-dire quasiment l'inoccupation de son bassin versant… L'attachement d'un habitant à son territoire et au fleuve qui l'arrose n'impliquerait-il pas plutôt l'équilibre harmonieux tissé depuis des millénaires entre ses habitants et la nature sauvage, et l'idéal ne serait-il pas d'essayer de maintenir cet équilibre subtil que les anciens avaient su entretenir jusqu'au 19ème siècle ? Au vu de l'état de déshérence du petit patrimoine d'ouvrages hydrauliques de la vallée (savez-vous d'ailleurs que les anciens canaux qui maillaient les cours d'eau et les villages, bien qu'artificiels, offraient autant de refuges et frayères de substitution salutaires lorsque se produisait une crue dévastatrice, à partir desquels pouvait se reconstituer plus vite le peuplement, et que leur abandon rend les rivières moins résilientes et plus vulnérables ?), le projet ne tendrait-il pas plutôt à rétablir qu'à remettre en cause cet équilibre ? Je pense que vous en êtes trèsconscient au vu de ce que vous dites de la conciliation entre transition énergétique et biodiversité, au point 4 terminant votre message. Cela fait de vous le meilleur ambassadeur pour défendre les bons compromis.
D'un point de vue plus formel, la compatibilité ou non du projet avec le label "Rivières Sauvages" a fait l'objet d'une analyse dans les pages 241 et 242 du dossier. Elle démontre factuellement que le projet ne pourrait pas remettre en cause le label. En effet, son système de notation thématique (voir grille multicritères de la valeur sauvage et évaluation de l'éligibilité au label "Site Rivières Sauvages") est basé sur des valeurs et pourcentages seuils telles que les données relatives au projet ne peuvent pas les faire franchir au point de dégrader de plus de quelques unités la notation obtenue par le fleuve, dont le score resterait correspondre au niveau 3. Pour exemple pris dans le dossier, la Valserine, a été site pilote du label et labellisée au niveau 2 en 2014 sur la quasi-totalité de son cours, alors qu'elle était bien plus aménagée, avec des ouvrages beaucoup plus impactants : 14 barrages (dont 3 de plus de 4 m de hauteur interférant fortement sur le transport solide) dont 2 créant des retenues bien plus volumineuses pour des centrales hydroélectriques comportant des tronçons court-circuités bien plus longs et où l'hydrologie est plus artificialisée. En outre, cette rivière traverse des agglomérations urbanisées où elle a été endiguée, ce qui n'est pas le cas du TÀRAVU.
Vous avez mes meilleures salutations.
Monsieur l'Ambassadeur
J'ai omis de répondre à l'interrogation du n°2 de votre message et vous prie de m'en excuser.
Le coût des travaux de réaménagement de la chute hydraulique étant élevé et renchéri considérablement par celui du raccordement au réseau de distribution, le porteur de projet ne pouvait certainement pas le surdimensionner, surtout au regard du temps long qui sera nécessaire pour les amortir et avec l'incertitude actuelle planant sur les contrats d'achat de la production en Corse (tarifs très bas et non garantis dans la durée). Le porteur de projet l'a dimensionné en fonction de ses capacités de remboursement des prêts mais aussi des critères environnementaux (modification du régime hydrologique minimisée tenant compte de la tendance liée à l'évolution du climat, longueur du tronçon court-circuité réduite). La prise d'eau a été conçue pour trouver le meilleur compromis en termes de limitation des coûts de construction et de l'impact environnemental des travaux et de l'exploitation (voir à ce propos le § 4.2 du résumé non technique page 107 et le § 4.1 page 258, du dossier, ainsi que la note infrapaginale 94, page 233).
Le diamètre de la conduite et la taille de la turbine seront également juste adaptés au débit d'équipement résultant des compromis faits. L'autorisation administrative sera limitée à ce débit-là, et toute éventuelle augmentation ultérieure serait automatiquement soumise à une nouvelle procédure instruite par la Préfecture.
Je vous réitère mes salutations.
Contribution n°1 (Web)
Déposée le 18 novembre 2025 à 15h14
Réponse apportée
Bonjour
Mis à part que le fleuve et son bassin versant aient été au contraire globalement peu aménagés, si ce n'est légèrement par les anciens à profits réciproques (lisez notre réponse à Monsieur l'Ambassadeur de la marque de territoire du TÀRAVU), vous avez raison sur le fond, avec juste la reconnaissance de l'intérêt de revenir à l'équilibre qui existait auparavant entre ses hommes et sa nature sauvage, et que depuis son bassin s'est plutôt ensauvagé et retourné au maquis et à la forêt, ce qui n'est pas sans créer des risques de beaucoup perdre dans un incendie catastrophique que personne ne souhaite.
Un minimum d'aménagement et d'entretien des espaces valléens reste la meilleure assurance risque et le garant d'un respect de la biodiversité. À cet égard, son évaluation environnementale démontre que le projet en cause, par ailleurs adapté au territoire et utile à la communauté talavaise pour bien des aspects, ne semble pas devoir être taxé de dénaturer la vallée, loin de là.
Sincères salutations.