Contribution n°239 (Web)
Déposée le 13 octobre 2025 à 11h01
Fort de mon expérience de plusieurs décennies dans la pratique de la spéléologie, notamment dans le département de l’Ariège, je me permets de soumettre mon avis en tant qu'acteur de terrain et observateur privilégié du milieu souterrain.
1- L'impact déterminant du changement climatique :
À ce jour, le changement le plus spectaculaire et préoccupant que j’ai pu constater dans le milieu souterrain est l'impact du réchauffement climatique :
- Disparition des névés à la base des puits d’entrée dans les cavités d’altitude, même à des profondeurs importantes, qui autrefois rendaient le passage impossible.
- Baisse notable du niveau des lacs souterrains, allant parfois jusqu’à leur asséchement total
- Apparition depuis une dizaine d’années de criquets cavernicoles (dolichopodes) d’habitude présents dans les cavités méditerranéennes.
Ce changement climatique, qui affecte également les sols, me semble avoir un impact plus grand sur certaines cavités que la seule présence humaine. Il pourrait être la cause première de la migration de certaines espèces vers d'autres habitats moins touchés, remettant en perspective l'idée d'une perturbation liée uniquement à l'activité spéléologique.
2- Manque de cohérence et définitions des priorités
Protéger le milieu souterrain c’est d’abord bien connaitre son environnement et cela implique d’accepter les contraintes que cela entraine. Le retrait du site d’Anglade, pourtant remarquable, en vue d’une éventuelle exploitation minière, démontre que la protection environnementale n’est pas toujours considérée comme prioritaire.
Je suis surpris que ce revirement ne suscite pas d’avantage de réactions de la part des partisans de la réserve, les mêmes qui seraient probablement les premiers à s’opposer à une éventuelle reprise d’exploitation minière sur ce site.
3- Une approche progressive
En janvier 2021, la France s’est dotée d’une nouvelle Stratégie Nationale pour les aires protégées (SNAP) à l’horizon 2030, fixant l’objectif de protéger 30% du territoire national, dont 10% sous protection forte. Cependant, selon le rapport du Sénat, les moyens alloués aux structures gestionnaires évoluent bien plus lentement que les ambitions affichées.
Il est regrettable que l’État n’ait pas procédé à une évaluation des moyens des structures avant la publication de cette stratégie. Il convient de rappeler que l’essentiel des ressources de l’État provient des impôts et des taxes payées par les citoyens et les entreprises, et que depuis plus de quarante ans ses dépenses sont supérieures à ces recettes.
Sachant que quelle que soit la nature de la réserve, Nationale (article R.332-21) ou Régionale (article R.332-43) sont identiques : « Dans les 3 ans qui suivent la désignation, le gestionnaire élabore un projet de plan de gestion qui s’appuie sur évaluation scientifique du patrimoine naturel de la réserve et de son évolution et décrit les objectifs que le gestionnaire s’assigne en vue de la protection des espaces naturels de la réserve. Il recueille l’avis du comité consultatif et du conseil scientifique de la réserve et joint ces avis aux dossiers transmis au préfet (pour la réserve nationale) ou au président du conseil régional (pour la réserve régionale). »
La création d’une réserve naturelle nationale constitue une mesure de protection forte et contraignante. Or, aucune menace avérée n’a été identifiée pour justifier une telle mesure.
Le groupe de travail « n’a pas identifié de menaces particulières pesant sur les populations de calotritons ou des invertébrés du milieu souterrain. »
Une réserve régionale, moins contraignante et de durée limitée (renouvelable), aurait permis de réaliser un état des lieux initial, d’évaluer d’éventuelles menaces, et d’adapter ensuite la décision : maintient, arrêt ou reclassement en réserve nationale si une protection plus forte s’avérait nécessaire.
4- Conclusion
Pour moi l’enjeu n’est pas de remettre en cause la nécessité de protéger la biodiversité, mais de rappeler que l’efficacité environnementale dépend autant des moyens que des intentions. La protection de la nature demande cohérence, évaluation et réalisme.
Je suis donc défavorable à la création de cette réserve naturelle nationale souterraine dans l’état actuel du projet.
Contribution n°238 (Web)
Déposée le 13 octobre 2025 à 10h36
Je suis biologiste, spécialisé dans la faune et l’écologie des milieux souterrains depuis maintenant de plusieurs années (régions Centre et Nouvelle-Aquitaine essentiellement), et j’ai eu écho, via mes collègues locaux, de tout le chemin parcouru pour en arriver là. Nos prédécesseurs, ceux qui ont initié la démarche, seraient ravis j’en suis sûr que le projet n’ait pas été enterré avec eux (mon plus grand respect à M. Christian Juberthie, ancien directeur du laboratoire de Moulis).
C’est en effet une opportunité, unique en France à ma connaissance, de pouvoir classer, protéger, et étudier tout un ensemble de réseaux karstiques, au patrimoine naturel et archéologique exceptionnels.
D’un point vue faunistique (mon domaine d’expertise), le périmètre pressenti pour cette future RNN souterraine, inclut plusieurs stations-types (i.e., sites de découverte) pour des taxons rares, et souvent hautement endémiques (i.e., uniques au monde). Ces sites ont une valeur scientifique inestimable, et il est de notre devoir de les préserver sur le long-terme, de toutes dégradations et sur-fréquentations humaines. Et le statut de RNN irait parfaitement dans ce sens.
Il faut néanmoins s’assurer que ces sites ne soient pas « mis sous cloche » avec le statut de Réserve. Certaines cavités sont en effet suivies depuis plusieurs décennies (travaux du laboratoire souterrain de Moulis, puis de naturalistes et spéléologues locaux), et il serait aberrant de ne pouvoir en assurer le suivi sur le long-terme, moyennant des autorisations administratives -assez facilement délivrables- si elles sont à but de recherches scientifiques. D’autres cavités sont nouvellement inscrites, et il serait alors opportun, avec ce statut de RNN, de pouvoir initier des programmes d’inventaire et d’étude de la faune en place, et plus généralement du patrimoine existant.
Enfin, il faut bien penser que les cavités souterraines ne sont pas des entités isolées du monde environnant (infiltration et circulation d’eau notamment) ; il conviendra de ne pas seulement en surveiller les entrées, mais raisonner en terme de micro bassin versant.
Bien à vous,
François Lefebvre (PhD), Brive-la-Gaillarde
Contribution n°237 (Web)
Déposée le 13 octobre 2025 à 10h04
-le retrait de Siech et Vicdessos du périmètre ou une garantie d’accès libre,
-refus d’un régime d’autorisation préalable portant atteinte à la libre installation professionnelle.
Contribution n°236 (Web)
Déposée le 13 octobre 2025 à 09h56
Document joint
Contribution n°235 (Web)
Déposée le 13 octobre 2025 à 08h52
refus d’un régime d’autorisation préalable portant atteinte à la libre installation professionnelle.
Contribution n°234 (Email)
Déposée le 12 octobre 2025 à 18h42
Mesdames et Messieurs les commissaires enquêteurs,
Nous nous permettons de vous adresser dans ce mail notre contribution n°228 au nom des scientifiques du SKAB.
Nous transmettons également ce courrier aux porteurs du projet.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire,
Cordialement,
SKAB (Spéléo-Karsto-Archéo-Bio)
Envoyé avec un e-mail sécurisé Proton Mail.
Le samedi 11 octobre 2025 à 18:13, skab09 <skab09@> a écrit :
Mesdames et Messieurs les commissaires enquêteurs,
Nous nous permettons de vous adresser dans ce mail notre contribution n°220 qui répond à la contribution anonyme n°190.
Nous transmettons également ce courrier aux porteurs du projet et à l'ANA-CEN.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire,
Cordialement,
SKAB (Spéléo-Karsto-Archéo-Bio)
Envoyé avec un e-mail sécurisé Proton Mail.
Document joint
Contribution n°233 (Email)
Déposée le 11 octobre 2025 à 18h13
Mesdames et Messieurs les commissaires enquêteurs,
Nous nous permettons de vous adresser dans ce mail notre contribution n°220 qui répond à la contribution anonyme n°190.
Nous transmettons également ce courrier aux porteurs du projet et à l'ANA-CEN.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire,
Cordialement,
SKAB (Spéléo-Karsto-Archéo-Bio)
Envoyé avec un e-mail sécurisé Proton Mail.
Document joint
Contribution n°232 (Web)
Déposée le 12 octobre 2025 à 22h05
Egalement intérêt scientifique et historique d'un milieu encore relativement à l'abri et témoin d'évolutions multimillénaires. A préserver des appétits marchands !
Contribution n°231 (Web)
Déposée le 12 octobre 2025 à 22h00
Egalement intérêt scientifique et historique d'un milieu encore relativement à l'abri et témoin d'évolutions multimillénaires. A préserver des appétits marchands !
Contribution n°230 (Web)
Déposée le 12 octobre 2025 à 21h36