Les contributions

Contribution n°249 (Web)

Par Bouyon Hervé
Déposée le 14 octobre 2025 à 10h12
Avis défavorable, le projet en l'état conduirait à entraver de façon significative les recherches sur les organismes cavernicoles

Contribution n°248 (Web)

Par CHASLE Pierrik
Déposée le 14 octobre 2025 à 09h52
Je suis très favorable à la création de la RNNS d'Ariège qui recèle des habitats très importants pour le patrimoine naturel commun [...]
Je suis très favorable à la création de la RNNS d'Ariège qui recèle des habitats très importants pour le patrimoine naturel commun (géologie, archéologie, écologie) et la protection des espèces, dont des effectifs remarquables de certaines chauves-souris.
Cette réserve viendra également compléter les objectifs de création d'aires protégées de la métropole qui ne sont toujours pas atteints.
Les objectifs sont cohérents et les structures impliquées sont reconnues et compétentes (ANA-CEN)

Contribution n°247 (Web)

Par DELPECH Esméralda
Déposée le 14 octobre 2025 à 09h51
Je suis convaincue qu'il est crucial de protéger nos espaces naturels, mais cette protection ne doit pas se faire sans une réelle [...]
Je suis convaincue qu'il est crucial de protéger nos espaces naturels, mais cette protection ne doit pas se faire sans une réelle concertation avec toutes les parties prenantes, concertation qui, à la lecture des avis, ne semble pas avoir été menée en totalité pour l'élaboration de ce projet notamment avec les spéléologues professionnels .
Ces experts possèdent des connaissances précieuses sur les écosystèmes souterrains et les impacts potentiels de la création d’une réserve naturelle sur ces milieux.
Ce sont des hommes et femmes de terrain, la préservation de la nature fait partie de leur métier pourquoi les écarter d'un tel projet ?
Dans la mesure où la consultation a été partielle, je considère que ce dossier est incomplet et suis donc défavorable à ce projet de réserve naturelle.

Contribution n°246 (Web)

Par Deharveng, Louis
Déposée le 14 octobre 2025 à 01h10
Avis défavorable

(Ce même texte est aussi en document attaché ci-dessous.)

Valider le projet, donc la situation conflictuelle actuelle, [...]
Avis défavorable

(Ce même texte est aussi en document attaché ci-dessous.)

Valider le projet, donc la situation conflictuelle actuelle, serait un mauvais départ pour la Réserve. Un report pourrait être envisagé pour résoudre en premier lieu les problèmes importants qu’a généré la rigidité de l’administration depuis 2022, et reprendre éventuellement un dialogue apaisé entre spéléologues, scientifiques, PNR et DREAL, sur la base du travail considérable effectué depuis 2017.

Les justifications détaillées sur lesquelles se base cet avis défavorable sont celles exprimées dans plusieurs documents du SKAB, notamment la contribution n°228 à l’enquête publique.

Certaines contributions reflètent une imprégnation idéologique déraisonnable qui m’a amené à m’exprimer à titre personnel sur des aspects relatifs aux justifications apportées aux avis. Il eut été utile que chaque contributeur fasse un résumé de ses activités et compétences en lien avec la biodiversité souterraine, en particulier pyrénéenne, afin que le commissaire-enquêteur puisse se rendre compte du sérieux du contributeur, de la pertinence de ses propos, de l’ancrage de ses justifications.

Comme tous les contributeurs, je suis sensible à tout ce qui touche à la biodiversité, en particulier celle des habitats souterrains. Je me suis investi depuis plus de 30 ans dans son étude et pour sa préservation, dans les Pyrénées et dans des régions du monde où elle était beaucoup plus menacée. Mes principales expériences en ce domaine, sans compter de nombreux petits projets dans les Pyrénées et en France, sont résumées ci-dessous.

> Coordination du projet européen « High Endemism Areas, Endemic Biota  and the Conservation of Biodiversity in Western Europe » (1994-1997) [biodiversité pyrénéenne incluse]
> Coordination du Workpackage WP3 (databases) du projet européen PASCALIS (Protocols for the ASsessment and Conservation of Aquatic Life In the Subsurface  2002-2004) [biodiversité aquatique pyrénéenne incluse]
> Projet international ARCBC (The effect of human impact on cave and karst biodiversity: Indonesia component 2001-2003). En grande partie à l’origine de la création d’un Parc National (Babul) autour du karst de Maros, qui renferme la cavité le plus riche en espèces souterraines d’Asie tropicale. Ce karst était sous une menace croissante due à l’extension des carrières de calcaire.
> Projet chinois Guangxi Integrated Forestry Development and Biodiversity Conservation Project, Improvement of Nature Reserves Management (Chine : Guangxi, 2006-2013). Coordination scientifique pour le volet biodiversité souterraine. L’objectif était d’inventorier la biodiversité souterraine des karsts du Guangxi, très riches en endémiques, et de l’utiliser pour établir des aires protégées en surface, en vue de permettre la régénération forestière des habitats de surface très dégradés.
> Projet international Karst de Hon Chong (Vietnam). Avec des équipes vietnamiennes et l’intervention de nombreux experts internationaux, nous avons décrit et fait connaître la faune souterraine et édaphique très riche en endémiques de ce karst proche de la frontière cambodgienne. Nous luttons pour limiter la disparition de communautés entières d’espèces endémiques souterraines, incluant plusieurs espèce Critically Endangered (IUCN), qui vivent dans les grottes de minuscules collines calcaires en cours de destruction par des carrières de grandes compagnies européennes et thaï. Ce karst est considéré comme le plus menacé de la planète.
> Edition d’ouvrage : Encyclopaedia Biospeologica. Je coordonne la seconde édition de cet ouvrage multi-auteurs initiée en 1998 par Christian Juberthie, qui était porteur du présent projet de Réserve avant son décès en 2019. De nombreux chapitres font le point de nos connaissances sur la faune souterraine d’Europe pays par pays, avec un chapitre France dans lequel la faune souterraine des Pyrénées est à l’honneur.
> Ouvrage : Hotspots of Subterranean Biodiversity
https://www.mdpi.com/books/reprint/4752-hotspots-of-subterranean-biodiversity
https://www.mdpi.com/books/reprint/9166-hotspots-of-subterranean-biodiversity-2nd-volume
Ces deux volumes regroupent des articles sur les sites souterrains les plus riches de la planète, incluant le Baget (dans la réserve) et le système de la Coume Ouarnède en Haute-Garonne.
> Cave Invertebrate Specialist Group (CISG). Je coordonne le CISG à l’IUCN (Cambridge), en charge des listes rouges d’invertébrés souterrains à l’échelle internationale. Notre action repose sur une philosophie, qui peut se résumer ainsi: protéger les espèces si elles sont menacées, identifier les menaces, rester vigilants face aux menaces potentielles, adapter la protection à la menace.
> Mont Valier. Enfin, je mentionnerai un projet récent (2025) mené dans les Pyrénées avec des collègues du SKAB sur la faune des milieux froids du massif du Valier en Ariège, qui intègre plusieurs cavités froides du massif.

Les résultats de ces projets et activités se sont traduits par des publications scientifiques listées dans la contribution du SKAB (contribution 228).

**********************

Nous partageons tous ou presque les mêmes objectifs de conservation de la biodiversité, mais n’avons pas les mêmes exigences d’efficacité et de respect des usagers des milieux souterrains. Les justifications les plus lapidaires considèrent qu’un site doit être protégé dès lors qu’il héberge « de la biodiversité ». De ce point de vue, on protégerait n’importe quelle grotte, puisqu’en Ariège, toutes hébergent une biodiversité intéressante. Ce n’est pas une position tenable ne serait-ce que pour des raisons économiques. C’est pourquoi que ce soit au SKAB ou dans le texte scientifique du projet, on a hiérarchisé les cavités sur des critères de sélection qui en éliminent un certain nombre.

Je vais donc énumérer et commenter quelques réalités de base

* Justification en faveur de la réserve basée sur la biodiversité menacée. Elle apparait dans de nombreuses contributions. Le dossier scientifique de la réserve stipule pourtant sans ambiguïté qu’il n’y a aucune espèce ou population d’invertébrés menacée dans les grottes d’Ariège inscrites au projet. Une telle justification n’est donc pas recevable en ce qui concerne les invertébrés.

* Justification en faveur de la réserve basée sur des menaces sur les chauves-souris. Certaines populations de chauves-souris semblent en déclin, d’autres en augmentation, avec de larges variabilités interannuelles, mais pour autant que nous le sachions, toutes sont dans des cavités déjà protégées (APPB ou cavités en exploitation touristique). Le minioptère est classé comme vulnérable par l’IUCN, mais donné comme assez commun à très commun en Ariège (p 426-427 du dossier scientifique). La forte baisse d’effectif observée au Mas d’Azil, grotte touristique, semble le résultat d’un aménagement pour la conservation du patrimoine archéologique (dossier scientifique p267). La grotte, déjà sous protection, sera de plus intégrée à la réserve. Toutes les cavités sous APPB hébergeant des chauves-souris qui ont été proposées ont été retenues lors des sélections que le SKAB a validées. Il va de soi que la vigilance s’impose. De larges communautés d’invertébrés, certains endémiques, sont de surcroit dépendantes des chauves-souris et de leur guano, et nous sommes attentifs aux risques que représente un déclin des populations de chiroptères. Mais en Ariège aucune menace globale claire ne ressort des données mêmes du dossier scientifique du projet. Lier un avis favorable à un problème de menaces sur les chauves-souris dans les cavités de la Réserve est à mon sens abusif.

*Justification en faveur de la réserve basée sur des menaces sur le calotriton. La présence de Calotritons a été utilisée comme une justification à l’inclusion de deux cavités importantes, ce que certains des contributeurs ont interprété comme une réponse à une menace sur l’espèce. Le Calotriton n’est pas du tout menacé que ce soit à l’échelle des Pyrénées, comme en témoigne son statut IUCN « Least Concern » (https://www.iucnredlist.org/ja/species/59448/229005750), qu’à l’échelle locale . Aucune menace n’est avérée sur les populations de l’espèce dans les grottes de Siech et de Vicdessos, comme stipulé dans le dossier scientifique (p147). Il est donc surprenant que des avis favorables à la réserve soient justifiés par la nécessité de protection du Calotriton dans les deux cavités citées.
Ces deux cavités étant sans enjeu de conservation et considérées comme prioritaires par les spéléologues, les maintenir à tout prix dans la réserve sans autre justification et contre l’avis de ceux qui les utilisent le plus fréquemment dans le cadre de leurs activités est difficile à comprendre.

* L’exclusion du seul site menacé en Ariège (contribution 141 avec doc joint et contribution 156). En appuyant la création de cette réserve en l’état, on valide de facto l’exclusion du seul site menacé pour sa biodiversité en Ariège : Anglade. La contradiction avec les propos sur la conservation de la biodiversité est flagrante, et soulève un double problème, de cohérence et de déontologie. Ce retrait à lui seul justifie un report du projet. ll faut réintégrer le site, car la première vocation d’une réserve est de protéger la biodiversité réellement menacée.

* Le glissement du global au local. Plus globalement, invoquer une biodiversité menacée globalement pour justifier un avis favorable à une réserve locale est une porte ouverte aux manipulations : avec de tels arguments, on peut justifier la mise sous cloche de n’importe quel territoire semi-naturel en France. Il y a une érosion de la biodiversité forte et inconstestable à l’échelle mondiale, largement documentée, mais ce n’est pas le cas pour la biodiversité souterraine d’Ariège. L’information disponible sur les documents du projet n’a pas été prise en compte par le contributeur pour justifier son avis, ou l’a été de façon incohérente.
Ce n’est pas non plus parce que certaines réserves permettent de protéger des populations d’espèces menacées que tout projet de réserve a cette fonction. La réserve de l’Ariège n’héberge pas d’espèces menacées, ce n’est simplement pas sa fonction, et ces glissements du global au local sont des racourcis pour le moins abusifs.

* La science et la Réserve. Invoquer la science comme justification de la réserve apparaît dans diverses contributions. A un niveau général, c’est une justification recevable. Au niveau du projet de réserve de l’Ariège, ça ne marche pas puisqu’aucun projet scientifique cohérent un peu global n’est proposé dans le texte. Quelques pistes de projets scientifiques avaient été avancées par le SKAB. Elles n’ont pas été développées dans le projet. Une liste de quelques courts titres de projets de recherche (p145 du dossier scientifique) ne constitue pas un volet scientifique. Les futures conditions idylliques pour mener des recherches comme justification de la réserve relèvent d’une spéculation gratuite, tout particulièrement dans la situation conflictuelle actuelle. A la faveur d’un report et d’un débat ouvert, il serait en revanche assez aisé de construire une ossature scientifique pour la Réserve.

* Représentativité comme justification légitime. Invoquer un critère de représentativité écologique (couverture équilibrée des différents habitats souterrains par les sites retenus) eut été en revanche une justification recevable, mais très peu de contributions en ont fait état de façon un tant soit peu documentée. Ce critère, qui relève plutôt d’un volet pédagogique, a été pourtant été largement utilisé pour la sélection des cavités, à l’exception de celles introduites arbitrairement après 2022. Il pourrait être repris de façon plus globale sur l’ensemble des cavités, après définition fine des habitats à prendre en compte, car il constitue avec la pédagogie qui lui est liée une justification pertinente à la création de la Réserve à mes yeux. Ce travail, qui n’est pas considérable, nécessiterait un report du projet.

* Contraintes imposées aux acteurs locaux. Donner une opinion favorable alors qu’on ne connaît pas le milieu souterrain d’Ariège et qu’on ne sera pas soumis dans ses activités aux contraintes inhérentes au projet est tout aussi étonnant. On est en droit de considérer que les spéléologues ariégeois ou les propriétaires des parcelles surestiment les contraintes. Mais c’est leur affaire, et leur terrain d’activités. Tant que ça ne pose pas de problème à la biodiversité locale, leur imposer des contraintes est une ingérence abusive qui soulève un problème déontologique de fond.

* Minimisation les contraintes administratives de la Réserve
Les contraintes seront « limitées » ou quasi-nulles au dire de la DREAL, et de certains contributeurs, qui n’en savent rien, mais répètent ingénument cette affirmation. Ceux qui ont été confrontés à la réalité des contraintes administratives dans leur recherches (Contribution 162 par exemple), dans leurs activités spéléologiques (Contribution 118) ou dans leurs activités professionnelles le voient sous un autre angle.
Tout dépend en fait des gestionnaires de réserves, mais il subsiste toujours une couche de contraintes administratives, plus ou moins fortes, qui se traduisent par l’absence de réponses aux demandes , de longs délais, ou des restrictions qui empêchent les projets de se mettre en place. Prédire un avenir radieux pour la recherche une fois la réserve créée relève d’une manipulation de l’information.
En cas de report du projet, chercher un moyen de pallier de tels problèmes sur le long terme sera à débattre en priorité. Pour le présent projet, il est trop tard, d’autant plus que la plupart des scientifiques ne lui sont pas favorables.

Louis DEHARVENG
Directeur de Recherche CNRS émérite
UMR 7205 du CNRS, Museum national d’Histoire naturelle, Paris
Ancien directeur de l’UMR 5202 puis 7205 (Origine, Structure et Evolution de la Biodiversité) au MNHN de 2002 à 2012
Coordinateur du CISG (Cave Invertebrate Specialist Group, IUCN, Cambridge), qui s’occupe des listes rouges d’espèces cavernicoles à l’échelle mondiale
Membre du Conseil scientifique de la réserve naturelle nationale géologique du Lot. RNNIG
Fédéré à la FFS, CDS46
Recherches actuelles en Ariège et dans le Lot
Membre du SKAB

Document joint


Contribution n°245 (Web)

Par Kysel
Déposée le 13 octobre 2025 à 21h52
Bonsoir,

On souffle dans mon oreillette que bien qu'à la lecture de mon avis il soit très clair que je ne suis pas pour la création [...]
Bonsoir,

On souffle dans mon oreillette que bien qu'à la lecture de mon avis il soit très clair que je ne suis pas pour la création de la réserve en l'état, il faut que cela soit mentionné pour être pris en compte dans l'enquête.

Donc me re voici pour l'écrire, en tant que contributeur par l'avis n°174 et par celui-ci, et surtout en tant que pratiquante professionnelle et amateur de la spéléologie depuis plus de 20 ans, je suis contre la création de la réserve telle que proposée.

Du coup vu que c'est le second avis que je mets ça comptera pour 2 contre? Si c'est que ça je peux continuer :-)

Bonne soirée.

Contribution n°244 (Web)

Par Jerem gret
Déposée le 13 octobre 2025 à 21h42
À la lecture des avis il semble y avoir de gros problèmes notamment avec les chercheurs travaillant sur la région et le sujet de la [...]
À la lecture des avis il semble y avoir de gros problèmes notamment avec les chercheurs travaillant sur la région et le sujet de la réserve et les spéléologues. Avis défavorable parce que grâce aux chercheurs ma vie est meilleure et qu’il faut les écouter.

Contribution n°243 (Web)

Par Bedos, Anne
Déposée le 13 octobre 2025 à 21h19
Avis défavorable au projet de réserve souterraine de l’Ariège tel qu’il est présenté en septembre 2025

Je suis membre du SKAB et [...]
Avis défavorable au projet de réserve souterraine de l’Ariège tel qu’il est présenté en septembre 2025

Je suis membre du SKAB et ai suivi les différentes étapes de la préparation de cette proposition de mise en réserve. Je suis biospéologue adhérente à la FFS au CDS 46 dans le Lot. J’y ai participé à plusieurs projets d’études de la faune souterraine en collaboration avec le PNR des Causses du Quercy et les spéléologues du CDS 46, et j’ai vu comment les activités pouvaient se dérouler dans le cadre de la RNNIG du Lot.

Forte de ses expériences positives dans le Lot, je ne constate pas en Ariège les mêmes conditions d’échanges et de volonté de travailler ensemble dans l’intérêt commun des usagers du milieu souterrain.

Je ne vais pas revenir sur les différents points de désaccords déjà expliqués dans les documents soumis par le SKAB et les contributions des membres du SKAB.

On devrait arriver à faire aussi bien que dans le Lot, laissons les grottes à chauves-souris aux chauves-souris qui sont déjà largement protégées, laissons les grottes sans chauves-souris aux spéléologues, aux biospéologues et aux archéologues qui connaissent bien le milieu souterrain et ont tout intérêt à ne pas le perturber, laissons les cavités facilement accessibles aux moniteurs professionnels de la spéléologie qui vivent du milieu souterrain et sont les mieux placés pour sensibiliser le public aux différents aspects de la vie sous terre.

Protégeons ce qui a besoin d’être protéger comme la Cigalère pour ses magnifiques concrétions d’accord, mais aussi l’Aven d’Anglade pour sa faune souterraine qu’on ne retrouve pas ailleurs par exemple. Les cas des différentes cavités concernées, ou écartées indûment du projet de réserve sont détaillées dans le dossier scientifique du SKAB.

Le projet de réserve devrait être révisé en concertation avec les différents usagers du milieu souterrain et des propriétaires des parcelles incluses, pour qu’il puisse être acceptable par tous.

Anne Bedos

Contribution n°242 (Web)

Par Arbefeuille Elisabeth
Déposée le 13 octobre 2025 à 17h57
Je suis favorable à la préservation des milieux naturels, sur et sous terre. Ce respect de la nature doit être fait en concertation [...]
Je suis favorable à la préservation des milieux naturels, sur et sous terre. Ce respect de la nature doit être fait en concertation avec TOUS les acteurs locaux et TOUS les milieux naturels, que ce soit les réserves souterraines, les lacs de montagne et les rivières, la randonnée en montagne...
Cette concertation ne semblant pas avoir été menée, je suis contre ce projet tel qu'il est présenté.

Contribution n°241 (Web)

Par LAUSSAC
Déposée le 13 octobre 2025 à 17h35
Bonjour,

Oui, je suis loin géographiquement mais ce sujet me concerne au plus haut point.

Spéléologue amateur mais aussi professionnel [...]
Bonjour,

Oui, je suis loin géographiquement mais ce sujet me concerne au plus haut point.

Spéléologue amateur mais aussi professionnel de l'activité, je m'interroge sur la nature du projet.

En effet, le projet prévoit que la pratique soit soumise à autorisation préfectorale (articles 12 et 13). Par quelles justifications sécuritaires ou environnementales ses articles sont-ils valables ? Aucun bien entendu...
Quid de la liberté d'installation et de pratiques des professionnels ?
Je demande que les articles 12 et 13 soient retirés et qu'il y ait des discussions constructives et pragmatiques avec la FF spéléologie, délégataire de l'activité et avec le SNPSC, syndicat représentatif des professionnels de la spéléologie.

De même, les grottes de Siech et Vicdessos qui rentrent dans le périmètre de le RNN sans aucuns arguments scientifiques valables et sérieux.
Je demande que les deux grottes sus-citées soit retirées du champ d'action du RNN,

Bien cordialement,

Pierre-Bernard LAUSSAC (Savoie)

Contribution n°240 (Web)

Par Jean-Pierre MOURIÈS
Déposée le 13 octobre 2025 à 14h26
Je suis professionnel en spéléologie en Ariège depuis 13 ans.
Voici les différents points sur lesquels je m’appuie pour expliquer [...]
Je suis professionnel en spéléologie en Ariège depuis 13 ans.
Voici les différents points sur lesquels je m’appuie pour expliquer pourquoi je suis contre la création, en l’état, de cette réserve naturelle souterraine. En effet, les arguments avancés dans le rapport ne sont pas recevables car basés sur des suppositions sans fondement chiffré et sans concertation avec les principaux acteurs.

En P44 du rapport :
3.1. INCIDENCES SUR L’ENSEMBLE DES PRATIQUES DE LA SPELEOLOGIE
“l’impact des perturbations anthropiques sur les grottes non aménagées, (terminologie de la directive habitat, habitat 8310) est difficilement quantifiable”.
“Le corollaire de cet endémisme est le faible nombre de personnes qualifiées pour mener les études…”

Avant de créer une réserve visant à réglementer les accès pour diminuer une supposée surfréquentation, commencez par mener une véritable étude afin d’évaluer le bien-fondé de cette création. Concertez ! Commencez par le début !

En P45 du rapport :
“l'impact sur les invertébrés souterrains est généralement limité, voire dans certains cas très faible ou nul » (Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, 2010).”

Alors pourquoi une réserve visant à réglementer et limiter les accès ? Est-ce à dire que la fréquentation actuelle n’a qu’un très faible impact ou aucun impact ? En tout cas pas d’étude ni de chiffres à l’appui.

“Le chapitre du projet de décret dédié à la spéléologie a fait l'objet de discussions avec les professionnels de la spéléologie…"

Ce n’est pas vrai, c’est faux ! Je n’ai pas été sollicité. Qui l’a été ? Qui nous a représentés ? Y-a-t-il eu un compte- rendu de cette discussion ? A-t-il été diffusé ?

En P46 du rapport :
“La mise en valeur du patrimoine souterrain grâce à la création de la réserve représente, par ailleurs, une opportunité pour la pratique de la spéléologie. “

Possible mais totalement aléatoire. Cette affirmation ne va-t-elle pas à l’encontre des principes anti-“surfréquentation” avancé par ailleurs ?

“De ce fait, les activités organisées par la FFS et ses associations affiliées, comme celles portées par d’autres fédérations contribueront plus largement au tourisme et à l’économie du territoire : besoins en restauration, hébergement et services divers au-delà de la seule activité spéléologique. “

Vous mettez en avant que la surpopulation touristique et la surfréquentation des sites va à l’encontre de la préservation du milieu souterrain. Et là, vous affirmez que pour palier à l’attractivité de la réserve il faudra créer d’autres structures d’accueil et de services ? Vous dites tout et son contraire. Il n’y a aucune cohérence dans votre argumentaire !

“C’est l’absence de cadre qui présente des risques pour l’environnement…”

Commençons par sensibiliser les pratiquants (Fédé) et le public (professionnels), faisons de la pédagogie plutôt que de mettre en place un cadre restrictif et répressif. Tous les acteurs fédéraux et professionnels sont déjà engagés dans cette démarche pédagogique.

“La spéléologie a toujours été une activité très peu pratiquée.”
“La hausse de la fréquentation spéléologique par des fédérés dans la réserve ne pourra que rester modeste.”

Pourquoi dites-vous alors que la surfréquentation pourrait être ciblée comme menace potentielle alors qu’elle n’est pas démontrée et reste supposée ? Pourquoi dire que la RNN serait un atout touristique pour l’activité spéléo mais aussi pour le secteur économique alors qu’elle apportera des nuisances pour le milieu souterrain du fait d’un accroissement du flux touristique ? C’est totalement contradictoire !

En P48 du rapport :
3.4. INITIATION A LA SPELEOLOGIE AVEC UN PROFESSIONNEL
“Il existe une vingtaine de professionnels en Ariège qui proposent ce service…”

D’où tenez-vous ce chiffre ? Quelles sont vos sources ? Adressez-vous directement aux intéressés au lieu d’annoncer une affirmation approximative.

“plusieurs d’entre eux approchent de l’âge de la retraite.”

Mais d’où provient cette affirmation totalement hasardeuse ? Nous avez-vous rencontrés pour affirmer cela ? NON !

“Pour les professionnels de la spéléologie, l’enjeu est d’assurer le renouvellement des guides et d’augmenter leur période d'activité sur le printemps et l’automne de façon à améliorer leur revenu.”

Là-encore, des affirmations hasardeuses et nébuleuses qui apportent la preuve qu’aucune concertation n’a été mise en place avec les professionnels. La fréquentation et la demande en activité durant ces périodes est très faible. La possibilité d’augmenter nos revenus réside dans la possibilité de travailler dans d'autres domaines pour d’autres sources de revenus.
Mais quels sont vos contacts pour écrire de telles inepties ?

En P49 du rapport :
“La sur-fréquentation pourrait être ciblée comme menace potentielle sur certaines cavités du projet, mais elle n’est pas démontrée.”
“En période estivale, la fréquentation de Siech est importante bien que non quantifiée “

Si vous souhaitez des chiffres pour une approche plus réaliste, plus rigoureuse et plus argumentée sur des faits, adressez-vous directement aux professionnels plutôt que de partir sur des propos sans fondement !

“Siech est aussi un site phare pour des stages de karstologie et de biologie, de formation d’initiateurs et de moniteurs ou pour des exercices de secours.”

Sur quels faits vous appuyez-vous pour affirmer cela ? Siech n’est en aucun cas le type de cavité recherchée pour ce type de stages techniques. Adressez-vous directement aux instances fédérales qui pourront utilement vous renseigner !

“Le calotriton paraît cohabiter avec la pratique de la spéléologie et notamment avec une très forte fréquentation de groupes en période estivale.”

Finalement, la supposée surfréquentation n’est donc pas un problème. Malgré tout, encore une supposition hasardeuse : aucune étude n’a été menée ; vous l'affirmez vous-même dans ce rapport. Vous évoquez une très forte fréquentation sans en apporter la preuve, ni les chiffres. Là encore adressez-vous directement aux professionnels ainsi qu’aux instances fédérales pour avoir de vrais arguments chiffrés.
Comment se fait-il qu’un rapport censé démonter l’utilité, l’intérêt, d’une réserve naturelle ait été élaboré sans prendre de données chiffrées auprès des professionnels (nombre de sorties, nombre de participants, période de l’année concernée…)?

“La formation des professionnels à la protection de ces espèces pourrait être aussi prévue dans les actions spécifiques du gestionnaire.”

Nous sommes déjà formés et sensibilisés à la vie souterraine et à sa protection lors de notre formation au Brevet d’État ainsi que sur les périodes de recyclage. Je vous rappelle que le milieu souterrain est notre “bureau”. Notre rôle est de faire découvrir ce milieu, sa fragilité et de sensibiliser à sa protection, d’une part, pour préserver l’écosystème souterrain, mais aussi, pour pérenniser notre métier. Notre rôle est avant tout pédagogique !

“En France, les réserves, dont l’un des piliers est l’éducation à l’environnement… pourrait générer une nouvelle attractivité sur les initiations à la spéléologie en mettant en avant un réseau de professionnels formés à la protection du milieu souterrain.”
“La cavité de Siech, par exemple, pourra faire l’objet d’une valorisation particulière, véritable vitrine du monde souterrain et de sa biodiversité.”

Une nouvelle attractivité et une mise en vitrine augmenterait la fréquentation qui selon vos dires précédents mettrait en péril le milieu. Un peu paradoxal comme propos…

En P50 du rapport :
3.5. LA FREQUENTATION HORS CADRE ET HORS FEDERATION DES CAVITÉS
“Les cavités concernées par ce type de visites libres sont généralement des cavités très accessibles (en bordure de route ou de chemin) et les visiteurs s’aventurent généralement sur les premiers mètres des cavités, souvent peu au fait des comportements appropriés dans ce type de milieu.”

Pour ma part, très, très peu de rencontres de ce type. Mais à chaque fois que cela se produit, la conversation est engagée pour évoquer le matériel nécessaire à la pratique de l’activité, le comportement vis-à vis de la protection du milieu, et l’évocation des clubs et structures fédérales pour évoluer en toute sécurité et apprendre à connaître l’écosystème souterrain.

En P52 du rapport :
6. GESTION ET ANIMATION DE LA RESERVE
“Etant une première en France de cette envergure, l’enjeu de cette réserve sera également d’en faire une vitrine du monde souterrain…”
“La RNN souterraine de l’Ariège pourrait générer la création de 4 postes équivalent temps plein…”
“Ensuite, afin d’assurer le rôle de police au sein des cavités, par mesure de sécurité, les contrôles en milieu souterrain devront se faire en binôme. “

Vous êtes donc dans une démarche politique bien intégrée dans l’air du temps, plutôt que dans une réelle démarche pédagogique concertée !
Envisager une réserve qui comprendrait les cavités parcourues par les professionnels pour préserver l’écosystème souterrain sans véritable preuve que l’activité y étant menée perturbe gravement ce dernier, est une aberration. Cependant choisir d’autres cavités que Siech et Vicdessos pour la création d’une réserve permettrait une étude tout aussi efficace sans remise en cause de l’activité des professionnels qui connaissent parfaitement l'écosystème souterrain.

Il est hallucinant de tirer des conclusions à partir d’une étude aussi peu documentée et sans aucune concertation avec les principaux intéressés !

Étant donné ces écrits totalement paradoxaux et sans aucun fondement chiffré, rédigé sans aucune concertation auprès des professionnels concernés, Je m’oppose totalement à la création, en l’état, de cette réserve.

Document joint


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