Les contributions

Contribution n°140 (Web)

Par Virginie Braconnier - co-présidente de l'Association "Les Oiseaux de Boivre La Vallée"
Déposée le 6 novembre 2025 à 22h15
Absence de zones protégées issues d’anciennes mesures compensatoires
Contribution complémentaire à la n°115 (Web)
Par Caroline Renaud, [...]
Absence de zones protégées issues d’anciennes mesures compensatoires
Contribution complémentaire à la n°115 (Web)
Par Caroline Renaud, co-présidente de l’association Les Oiseaux de Boivre La Vallée
Déposée dans le cadre de l’enquête publique relative au projet éolien « La Chapelle » – porté par EOLISE


Je souhaite attirer l’attention du Commissaire Enquêteur sur une omission qui me paraît significative dans le chapitre II.1 « Les zonages des milieux naturels » de la pièce 5-A de l’étude d’impact réalisée par le bureau d’étude AEPE Ginko.

Certaines zones protégées situées dans le périmètre d’étude, et qui ont été créées ou restaurées dans le cadre d’anciennes mesures compensatoires d’autres projets, ne figurent pas dans la cartographie ni dans la description des milieux naturels.

Ces sites, désormais intégrés au réseau écologique local, doivent être considérés au même titre que les ZNIEFF, les E.N.S et les sites gérés par le C.E.N ou autres espaces à enjeux écologiques reconnus.

Leur omission constitue une insuffisance dans la caractérisation de l’état initial des milieux naturels, et limite la compréhension des interactions possibles entre le projet éolien et les continuités écologiques existantes.

Je joins à cette contribution deux extraits du site Géoportail :

1. une carte localisant ces zones protégées ;
2. la même carte, indiquant les distances mesurées à partir des deux éoliennes du projet.

Je demande donc au Commissaire Enquêteur de solliciter auprès du maître d’ouvrage et de son bureau d’étude une justification de cette omission .

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Rappel réglementaire :
Les articles R.122-5 et R.122-8 du Code de l’environnement imposent que l’étude d’impact présente une description exhaustive des éléments de l’environnement susceptibles d’être affectés par le projet.
Les zones protégées, quelle que soit leur origine (protection réglementaire ou mesures compensatoires passées), font partie de ces éléments et doivent être pleinement intégrées à l’état initial.

Contribution n°139 (Web)

Anonyme
Déposée le 6 novembre 2025 à 22h02
Boivre la Vallée compte déjà un parc construit (Parc Chagnot) et deux approuvés (Parc de Lavausseau et Parc des Moulins)

Dans son [...]
Boivre la Vallée compte déjà un parc construit (Parc Chagnot) et deux approuvés (Parc de Lavausseau et Parc des Moulins)

Dans son avis sur ce projet, la Mission Régionale d’Autorité environnementale de la Région Nouvelle-Aquitaine (MRAe) constate que : « les seuils d’alerte sont atteints en matière de saturation visuelle, notamment pour l’indice de densité et l’indice d’espace de respiration…. » (Source : avis no. 2022APNAI7 de la MRAe, du 23.12.2021).

Contribution n°138 (Web)

Par Benoist Brigitte
Déposée le 6 novembre 2025 à 16h29
Brigitte Benoist
Maire déléguée de Lavausseau en charge du Cadre de vie, de l’Environnement de la commune de Boivre La Vallée

Par [...]
Brigitte Benoist
Maire déléguée de Lavausseau en charge du Cadre de vie, de l’Environnement de la commune de Boivre La Vallée

Par la présente, je souhaite exprimer mon opposition formelle à l'implantation par la société Eolise du parc éolien de la Chapelle, dans le prolongement du parc de Champs Chagnots composé de 3 éoliennes.

Ce projet n'est pas respectueux de l'environnement, de la biodiversité, des habitants .
Implanté sur un point culminant ces 2 éoliennes de 160m de haut visibles depuis les villages de la Chapelle-Montreuil et celui de Montreuil-Bonnin et jusque’à 50 km à la ronde entrainerait une saturation visuelle évidente, Il se trouve à proximité du parc éolien des Grandes Brandes (3 éoliennes), celui de la plaine des Moulins (5 éoliennes) et Lavausseau-Energies (5 éoliennes) et portant à 18 les éoliennes sur ou visibles à Boivre la vallée.

- Ce nouveau projet porterait préjudice à l’ attrait touristique de notre territoire, et va à l’encontre de la politique touristique du département. En effet, il est en covisibilité avec le château de Montreuil-Bonnin, monument classé .

- Le lieu envisagé nuira sans aucun doute également à la biodiversité. Boivre-La-Vallée, de part sa configuration si riche (bocage agricole, zones humides, forêts, vieux bâtis, corridors écologiques) accueille une biodiversité exceptionnelle, totalement minimisée, voir totalement invisibilisée par le maître d’ouvrage, or la France a une obligation légale de la protection.

Exemples pour l’avifaune locale (149 espèces observées régulièrement depuis au moins 10 ans),

La colonie de Busards Cendrés, espèce menacée en France, des espèces protégées qui sont totalement absentes de l’étude comme la Grue Cendrée, la Cigogne Blanche la Cigogne Noire et d’autres …, des espèces faisant partie de Plans Nationaux de Protection ne sont pas valorisées dans l’étude, comme la Pie-Grieche ecorcheur( protègé sur l’ensemble du territoire arrêté ministériel du 09 octobre 2009)

Un projet imposé puisque la commune s’est prononcée contre!

Au vu de ce qui précède et des nuisances et perturbations irréversibles qui seraient causées par l'implantation d'un tel parc éolien, je suis fermement opposé à ce projet de la société Eolise.

J’appelle donc le préfet Monsieur Serge Boulanger à s'opposer catégoriquement à ce projet et de refuser la demande de permis.

Contribution n°137 (Web)

Par Arlette et Bernard Hay
Déposée le 6 novembre 2025 à 14h27
Nous habitons à La Maillaudière. Le mas de mesure du futur parc éolien se situe juste en face des fenêtres de notre salle à manger [...]
Nous habitons à La Maillaudière. Le mas de mesure du futur parc éolien se situe juste en face des fenêtres de notre salle à manger (photo ci-jointe). Lorsque l'éolienne prévue à l'emplacement du mas sera construite, nous serons contraints de vivre avec les volets fermés pour ne pas subir les lumières rouges ainsi que les flashs lumineux. Nous devrons ainsi renoncer au lever du soleil, espoir d'une belle journée à la campagne.
Une question se pose donc :
Est-il vraiment nécessaire que quelques personnes renoncent à vivre pour permettre une production effrénée d'électricité sur notre territoire rural ?

Contribution n°136 (Web)

Par Virginie Braconnier - co-présidente de l'Association "Les Oiseaux de Boivre La Vallée"
Déposée le 6 novembre 2025 à 14h24
Cigogne noire : espèce indicatrice en danger critique
Urgence absolue à la prise en compte de sa présence, avérée et régulière, en [...]
Cigogne noire : espèce indicatrice en danger critique
Urgence absolue à la prise en compte de sa présence, avérée et régulière, en période de migration et de nidification depuis au moins 20 ANS !! , dans l’instruction du projet éolien EOLISE « La Chapelle »


Monsieur le Commissaire-Enquêteur,

La présente contribution a pour objet d’attirer votre attention sur la présence avérée, régulière et scientifiquement documentée de la Cigogne noire (Ciconia nigra) dans l’Aire d’Étude jusque dans la ZIP du projet éolien « La Chapelle ».


Cette présence est constatée chaque année depuis au moins 20 ANS, de part et d’autres du projet.

Le projet se situe donc au centre d’un environnement fonctionnel occupé par l’espèce, tout au long de son cycle biologique : migration prénuptiale, nidification et migration postnuptiale.

Cette fréquentation répétée d’un site par une espèce d’intérêt communautaire majeur confère à ce dossier un niveau d’enjeu écologique et juridique exceptionnel.


A) Une espèce indicatrice rare, fragile et sous surveillance scientifique :

La Cigogne noire est l’une des espèces d’oiseaux les plus menacées de France !!!!


En 2019, sa population nationale était estimée entre 70 et 90 couples, la plaçant au seuil critique d’extinction.

Espèce extrêmement discrète et farouche, chaque observation est précieuse et significative d’un usage réel du territoire.

Certaines Cigognes noires observées dans le périmètre du projet appartiennent à des programmes de suivi scientifique nationaux, pilotés par le Muséum national d’Histoire naturelle et des organismes partenaires européens, ce qui confère une portée réglementaire renforcée à leur prise en compte dans le cadre de l’évaluation environnementale.


B) Observations sur l’aire d’étude et dans la ZIP :

Depuis au moins Août 2005 et jusqu’à septembre 2025, de nombreuses observations régulières, vérifiées et documentées ont été réalisées de part et d’autre du projet, y compris au sein de la ZIP.


Ces données, appuyées par photographies, vidéos et validation officielle de personnes assermentées, démontrent la présence avérée et récurrente de la Cigogne noire sur l’ensemble du cycle annuel.

Compte tenu de leur caractère hautement sensible, les localisations d’observation, les zones de gagnages, l’ensemble des photos et vidéos associées à des sites de poses ne peuvent être rendues publiques sur le registre numérique, mais sont tenues à disposition des services instructeurs et des autorités juridiques compétentes, et pourront toutefois être transmises de manière sécurisée et officielle sur demande.

Toutefois, j’ai eu l’autorisation officielle de Monsieur Michel Bramard, personne assermentée, pour diffuser deux de ses dernières photos (cf photos jointes).


Migration prénuptiale :

Des individus isolés ou en petits groupes ont été observés en vol, traduisant un axe migratoire actif traversant la zone.

Dans les dernières observations, le 28 mars 2023, une Cigogne noire a été observée en vol directement au-dessus de la ZIP, confirmant que le projet se situe sur un corridor de passage fréquenté.

Période de nidification :

Les observations estivales, réalisées à proximité immédiate du projet, montrent que les individus traversent régulièrement le secteur pendant cette période cruciale.


Des oiseaux posés ont été notés plusieurs jours consécutifs à 2–3 km du site.


Dans les dernières observations une donnée majeure est à souligner: en août 2025, un groupe de cinq individus (deux adultes et trois jeunes, dont un bagué) a été observé pendant dix jours consécutifs à 2 km des emplacements d’éoliennes.

Cette observation, photographiée et filmée par Monsieur Michel Bramard, et associée à un numéro de bague, confirme la présence prolongée d’individus suivis scientifiquement dans l’environnement immédiat du projet. (cf photos jointes)

Migration postnuptiale :

Chaque année, des individus seuls ou en groupes migrateurs plus conséquents sont observés en vol au-dessus du périmètre d’étude.


Ces flux récurrents démontrent que le site est intégré à un corridor migratoire bilatéral utilisé de manière régulière à l’automne comme au printemps.


À suivre le calendrier succinct (hors données sensibles) des observations faites au cours des 5 dernières années, toutes faites dans l’Aire d’Étude du projet EOLISE «  La Chapelle », transmises sur les bases de données nationales par des éco-volontaires ou des professionnels de l’environnement.
La suite des observations jusqu’en 2005 est également consultable sur la base de données qu’AEPE Ginko a en sa possession.

09/05/2021 = 1 en vol
10/05/2021 = 1 immature en vol
24/06/2021 = 1 immature en vol
05/07/2021 = 1 en vol
06/07/2021 = 1 immature posé
08/07/2021 = 1 immature posé
09/07/2021 = 1 immature posé
29/07/2021 = 2ème année en vol
12/08/2021 = 1 posée
15/08/2021 = 1 posée
29/08/2021 = 1 immature en vol
05/09/2021 = 1 en vol
10/09/2021 = 1 posée
17/09/2021 = 1 en vol
22/04/2022 = 1 en vol + 1 vol
09/05/2022 = 1 en vol
16/08/2022 = 1 en vol
25/08/2022 = 1 posée
05/09/2022 = 6 en vol
28/03/2023 = 1 en vol
05/05/2023 = 1 adulte en vol
14/06/2023 = 1 envol furtif
09/08/2023 = 1
14/08/2023 = 1 immature posé
15/08/2023 = 1 adulte en vol
22/08/2023 = 2 en vol
26/08/2023 = 2 en vol
29/08/2023 = 1
03/09/2023 = 1 en vol
04/09/2023 = 1 en vol
11/09/2023 = 1 posée
17/09/2023 = 1
11/06/2024 = 1 en vol
01/08/2024 = 2 en vol
11/08/2024 = 1
21/08/2024 = 3 en vol + 1 posée
03/09/2024 = 1 en vol
12/09/2024 = 1
14/09/2024 = 1 en vol
30/05/2025 = 1 posée
24/08/2025 = 1 en vol
26/08/2025 = 3
01/09/2025 = 5 (2 adultes + 3 jeunes dont 1 bagué)
05/09/2025 = 1 en vol
08/09/2025 = 11 en vol + 6 en vol + 1 en vol

Ces éléments, cumulés sur 20 ans, démontrent que la zone d’étude joue un rôle fonctionnel majeur dans le cycle biologique de la Cigogne noire.


L’importance de ces usages rend toute implantation d’éoliennes écologiquement et réglementairement incompatible avec les obligations de conservation qui s’imposent à l’État et au porteur de projet.


C) Une espèce indicatrice et hautement sensible au dérangement :

En France, elle installe généralement son nid dans les grandes zones boisées à proximité de zones humides et très sensible au dérangement.
(cf Contribution n°115 Par Caroline Renaud - co-présidente de l'association Les Oiseaux de Boivre La Vallée Déposée le 2 novembre 2025 à 10h38 Étude EOLISE/AEPE Ginko et milieux sensibles : le commissaire-enquêteur estime-t-il que le périmètre choisi est suffisant ?)

Le couple ne réalise qu’une seule nichée par an, sans ponte de remplacement en cas d’échec ; un dérangement même bref peut compromettre toute une saison.

Les adultes exploitent un territoire d’environ 800 km², se déplaçant jusqu’à 20 km autour du nid : cette mobilité rend la tranquillité des zones périphériques indispensable.

L’ONF a désigné la Cigogne noire comme espèce indicatrice du bilan patrimonial des forêts domaniales, en raison de son lien étroit avec la qualité des milieux forestiers et aquatiques.
Elle est suivie scientifiquement depuis plusieurs décennies (LPO, MNHN, OFB) :

« La Cigogne Noire est l’un des indicateurs “espèces rares” du bilan patrimonial des forêts domaniales. Faisons en sorte de lui procurer la quiétude qui lui est nécessaire. »
(Pascal Viné, Directeur général de l’ONF ; Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO.)


D) Une espèce juridiquement protégée à tous les niveaux :

Directive Oiseaux (2009/147/CE) – Annexe I :
obligation de préserver les habitats essentiels et d’évaluer tout projet susceptible d’affecter l’espèce ;

Convention de Bonn (CMS) – Annexe II :
protection stricte des routes migratoires et zones de halte ;

Convention de Washington (CITES) – Annexes A et B :
protection intégrale contre toute capture ou atteinte ;

Code de l’Environnement (L.411-1 et suiv.) :
interdiction de détruire, perturber ou altérer les habitats, y compris lors des migrations ;

Arrêté ministériel du 29 octobre 2009 (article 3) :
protection sur tout le territoire français et obligation de mesures d’évitement absolu ;

Liste Rouge UICN (2016) :
Nicheur = En danger (EN) ;
Migrateur = Vulnérable (VU).

Détails des statuts UICN (2016) :
Statut « En danger » (EN) – nicheuse :

risque très élevé d’extinction à l’état sauvage, dû à la rareté des couples et à la fragmentation des forêts favorables.

Tout dérangement ou modification paysagère dans un rayon significatif peut entraîner l’abandon d’un site de reproduction ou de nourrissage.
Les infrastructures éoliennes, par leur taille et leurs rotations, constituent des sources de perturbation visuelle et sonore avérées, en plus d’un risque direct de collision.

Statut « Vulnérable » (VU) – migratrice :
fragilité des populations en transit, exposées à la collision et à l’effet-barrière.

La continuité écologique des couloirs migratoires doit être strictement préservée, conformément à la Directive Oiseaux et à la Convention de Bonn.

Tout projet risquant de perturber ces corridors doit être écarté.

Ces statuts combinés placent la Cigogne noire parmi les espèces les plus strictement protégées de France.



E) Une omission grave dans l’étude EOLISE / AEPE Ginko :

L’étude d’impact d’EOLISE / AEPE Ginko n’évoque à aucun moment la Cigogne noire, alors même que les bases Faune-France, qu’elle cite, contiennent des observations validées depuis au moins 20 ANS !

Elle fausse l’évaluation des impacts, sous-estime les enjeux de conservation et pourrait être assimilée à une tromperie environnementale vis-à-vis des services instructeurs et du public.

Son omission dans une étude d’impact constitue donc une irrégularité majeure, contraire au Code de l’Environnement et à la jurisprudence constante du Conseil d’État.


F) Jurisprudence récente : des précédents sans équivoque :

La justice administrative a confirmé à plusieurs reprises la primauté de la protection de la Cigogne noire sur les projets éoliens.

Exemples très récents :
- 23 juin 2025 En Indre et Loire, le projet de Charnizay/Petit-Pressigny – a été retoqué par Le Conseil d’État pour protéger un couple de Cigognes Noires.

Projet initialement refusé par la Préfecture le 13/03/2023 : Arrêté prefectoral portant refus - SAIPP/BE/ N° 21165,

Depuis Le promoteur cherchait, depuis plusieurs années, des solutions pour réduire les risques pour les cigognes noires.
Il proposait par exemple d'installer un système d'arrêt d'urgence en cas de détection d'oiseaux à proximité, ou un bridage des éoliennes pendant la période de reproduction.

En première et en deuxième instance, la justice avait estimé que l'efficacité de ces systèmes était loin d'être avérée.
(https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/CETATEXT000051362345
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/CETATEXT000049999241)

Le Conseil d'État en a jugé de même.
( N°497798 - 6ème chambre jugeant seule - https://opendata.justice-administrative.fr/recherche)


Sur les quatre dernières années, trois autres projets éoliens ont été retoqués dans les environs pour protéger les cigognes noires.
(https://www.francebleu.fr/infos/environnement/le-projet-de-parc-eolien-de-chaiseau-retoque-pour-proteger-un-couple-de-cigognes-noires-7102816)


- 24 juillet 2025 Dans le Sud Touraine, le parc éolien de Sepmes ne verra pas le jour. Il est jugé menaçant pour la population de cigognes noires.

Le Conseil d’État a rejeté le pourvoi de la société Parc éolien de Sepmes, car il représentait "un grave danger pour l’environnement. »

(https://france3-regions.franceinfo.fr/centre-val-de-loire/indre-loire/parc-eolien-dans-le-sud-touraine-10-ans-de-travail-reduit-a-neant-le-conseil-d-etat-porte-un-coup-d-arret-definitif-au-projet-de-sepmes-3195450.html)
CAA de VERSAILLES, 2ème chambre, 05/11/2024, 22VE02614, Inédit au recueil Lebon : https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000050477469
Décision du conseil d’état : N° 499689 - 6ème chambre jugeant seule (https://opendata.justice-administrative.fr/recherche)


G) Effets avérés de l’éolien sur la Cigogne noire - dérangement, effet-barrière, collision :

Les études françaises et européennes convergent sur un point : les éoliennes représentent pour la Cigogne noire un triple risque écologique — de dérangement, de collision, et d’effet-barrière — documenté depuis plus de vingt ans dans la littérature scientifique et institutionnelle.

La brochure technique ONF-LPO (2018), reconnue comme référence par l’Office national des forêts et la Ligue pour la protection des oiseaux, rappelle que « la Cigogne noire est une espèce particulièrement sensible au dérangement, notamment visuel et sonore, pendant toute la période de reproduction.
Tout changement brutal dans son environnement peut entraîner un abandon temporaire ou définitif du site de nourrissage ou de repos ».

L’étude LPO–ONCFS (2019), “Éoliennes et biodiversité : synthèse des connaissances”, confirme que les grands planeurs, dont la Cigogne noire, sont parmi les oiseaux les plus vulnérables aux impacts éoliens. Elle précise que :
« Les collisions directes avec les pales constituent la première cause de mortalité aviaire associée aux parcs éoliens, tandis que l’effet-barrière et le dérangement réduisent la fonctionnalité écologique des couloirs de migration et des zones de nourrissage. »

Les effets de perturbation et de fuite, bien que souvent sous-estimés, sont réels : plusieurs suivis en Grand Est et en Centre-Val de Loire (DREAL, 2020–2024) ont montré que les Cigognes noires abandonnent les zones situées à moins de 2 km des éoliennes, y compris lorsque celles-ci ne sont pas en fonctionnement permanent.

(Sources : ONF–LPO : La Cigogne noire, 2018 ; MNHN/BOREA : Suivi satellitaire de Ciconia nigra ; LPO–ONCFS : Éoliennes et biodiversité, 2019 ; Avis MRAe Centre-Val de Loire 2022.)


H) Inefficacité des mesures de réduction :

Les mesures d’atténuation proposées par les promoteurs éoliens — arrêt d’urgence en cas de détection d’oiseaux, bridage saisonnier ou suivi post-implantation — ne permettent pas de supprimer le risque pour une espèce comme la Cigogne noire lorsque la Zone d’Implantation Potentielle (ZIP) se situe dans la zone fonctionnelle utilisée par l’espèce (gagnage, halte migratoire ou transit).

Les rapports techniques de la DREAL Hauts-de-France (2021) et de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe, 2024) concluent que ces dispositifs présentent une efficacité non démontrée :
« Les systèmes de détection visuelle ou radar ne couvrent pas l’ensemble des conditions météorologiques et ne préviennent pas les collisions en vol rasant ou nocturne. »

De plus, les solutions de bridage saisonnier sont jugées inadaptées pour les espèces migratrices dont les périodes de passage sont variables d’une année à l’autre (LPO–ONCFS 2019).


Les retours d’expérience de Charnizay/Petit-Pressigny et de Sepmes confirment que l’évitement total demeure la seule option conforme au principe de précaution.



En conséquence,

La présence régulière et scientifiquement suivie de la Cigogne noire sur l’Aire d’étude du projet « La Chapelle », y compris dans la ZIP, et ce en période de migration prénuptiale, en période de nidification et en période de migration postnuptiale, rend ce projet incompatible avec les obligations nationales et européennes de protection des espèces menacées.


L’absence totale de cette espèce dans l’étude d’impact constitue une omission grave et une irrégularité manifeste, qui devrait conduire à la non-recevabilité immédiate du dossier.

Conformément à la Directive “Oiseaux” (2009/147/CE, articles 3 et 4) et à la jurisprudence du Conseil d’État (26 septembre 2024, n° 464248), la seule mesure conforme au principe de précaution est l’évitement total de l’implantation dans ces zones sensibles.


Toute autre option ne satisfait pas aux exigences de l’article L. 122-1 du Code de l’environnement et expose le maître d’ouvrage à un risque contentieux majeur.




Monsieur le Commissaire-Enquêteur,

pour que cette contribution soit considérée à la hauteur de son importance, faut-il vous transmettre dès à présent les données d’observation sensibles et leurs justificatifs photogs et vidéos ?

Et, dans ce cas, par quel canal sécurisé devons-nous procéder pour que ces informations, dont la valeur scientifique et juridique est déterminante, soient pleinement prises en compte par les autorités décisionnaires ?


_ _
P.J:
- OBLV 4 Cigognes Noires (2 jeunes + 2 adultes) Août/Sept 2025 - ©Michel Bramard
- OBLV 1 Cigogne Noire (1 jeune bagué) Août/Sept 2025 - ©Michel Bramard
- AEPE Ginko Liste des espèces d’oiseaux patrimoniales relevées sur la commune de Boivre-la-Vallée - 1
- AEPE Ginko Liste des espèces d’oiseaux patrimoniales relevées sur la commune de Boivre-la-Vallée - 2

Contribution n°135 (Web)

Par Virginie Braconnier - co-présidente de l'Association " Les Oiseaux de Boivre La Vallée"
Déposée le 6 novembre 2025 à 12h04
Séquence ERC défaillante et sous-évaluation manifeste des impacts sur l'avifaune. En exemple : l’Œdicnème criard


Monsieur le Commissaire [...]
Séquence ERC défaillante et sous-évaluation manifeste des impacts sur l'avifaune. En exemple : l’Œdicnème criard


Monsieur le Commissaire enquêteur,

Je sais que cette contribution dédiée aux Oedicnèmes Criards est « un peu longue », mais elle s’applique en réalité à la séquence E.R.C pour l’ensemble de l’avifaune.
Alors je vais prendre cette espèce en exemple .
J’espère sincèrement que vous prendrez le temps de la lire.



Dans un premier temps, il est primordial que vous sachiez que l’Œdicnème criard, oiseau semi-nocturne, fait partie d’un programme national de suivi.
Même si ce type de plan n’est pas valorisé par AEPE Ginko, il reste que cette espèce, patrimoniale et emblématique de notre campagne poitevine, est en réel danger et qu’à ce titre, elle fait l’objet d’un suivi scientifique national.

Je retranscris ici une phrase issue de la Liste Rouge des Oiseaux Nicheurs du Poitou-Charentes (page 14) :
"Le Poitou-Charentes constitue la première population nationale et possède donc une responsabilité très forte pour la conservation de l’espèce."


A) Le suivi de la population d’Œdicnème Criards sur les Aires d’Étude du projet « La Chappelle » :

- Données de suivis depuis Mai 2000 jusqu’à cet automne 2025 disponibles sur la base de données Faune-France - base de données utilisée par AEPE Ginko.
(possibilité de joindre des données sensibles supplémentaires aux autorités compétentes si nécessaire).

Tout ce secteur accueille dès la mi-février les oiseaux revenant du sud de l’Espagne et du nord de l’Afrique.

Notons que si la plupart des dates de ponte ont lieu entre le 10 avril et le 20 mai, elles peuvent s’étaler de début avril jusqu’à la fin août en raison de pontes de remplacement.

En période post-nuptiale, les oiseaux deviennent plus grégaires et se regroupent à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines, dans les chaumes de tournesol, de colza, sur les terres nues ou encore sur des couverts herbacés relativement ras. Ces rassemblements sont appelés « rassemblements post-nuptiaux ».

Contrairement à ce qui est écrit en page 50, la migration post-nuptiale (et donc les rassemblements qui l’accompagnent) s’étend jusqu’au 15 novembre environ, et non pas jusqu’à fin octobre comme indiqué par AEPE Ginko.

Les populations nicheuses et les rassemblements postnuptiaux sont présents de part et d’autre du projet «éolien « La Chapelle ».


B) Inventaire et commentaires AEPE Ginko sur Aire d’Étude Immédiate 200m :

La ZIP (et/ou AEI) du projet « La Chapelle » accueille des Œdicnèmes criards :
en migration prénuptiale (pages 46, 50, 72)
en période de nidification — nidification probable de 6 couples (pages 28, 45, 47, 53, 72)
en migration post-nuptiale (pages 46, 50, 72, 80, 97), période correspondant aux rassemblements post-nuptiaux

"Plusieurs individus contactés en période pré et post-nuptiale, sans former de groupes importants, max 5 individus. »
"C’est lors des rassemblements post-nuptiaux que ces espèces (Œdicnème criard et Pluvier doré) peuvent être exposées, notamment quand ces groupes sont importants, ce qui n’a pas été observé sur le site."
"En période de migration, aucun rassemblement n’a été observé pour l’espèce, ce qui réduit les risques de collision."


C’est heureux qu’AEPE Ginko n’ait pas observé de groupe important sur un périmètre de 200 m, n’est-ce pas  ? Un petit groupe seulement, quelle chance pour le projet « La Chapelle » !

Espérons également que l’utilisation de la rotation des cultures ne viennent pas tout chambouler l’année suivante.

Et j’oserais même : espérons aussi que la population d’Œdicnèmes Criards, suivie depuis 25 ans de part et d’autre du projet «éolien « La Chapelle », décide de quitter son territoire de prédilection l’année suivante…. sinon ils vont devoir traverser un des seuls couloirs sans « hachoirs à oiseaux » qui leur reste !


C) Patrimonialité, enjeu et impact brut définis par AEPE Ginko :

— Indice de patrimonialité :
* Nidification = 2,5
Le programme national de suivi n’est pas valorisé dans le calcul de l’indice d’AEPE Ginko
* Migration = 2
L’espèce perd 0,5 pt car non évaluée dans la Liste Rouge en période de migration, alors que le Poitou-Charentes est reconnu d’importance nationale pour cette espèce et que les rassemblements post-nuptiaux de l’Aire d’Étude sont suivis dans le cadre d’un Programme National.

— Indice de fonctionnalité du site :
* Nidification = 3
* Migration = 1
Le site perd de sa valeur après la nidification ? Or commencent les rassemblements post-nuptiaux avec les jeunes de l’année, qui restent jusqu’à mi-novembre, période la plus risquée selon AEPE Ginko.

— Niveau de l’enjeu / de vulnérabilité :
AEPE Ginko I.3 — Les enjeux concernant la faune (pages 72-73) : "Les enjeux concernant la faune portent principalement sur l’avifaune. Les milieux ouverts, bien représentés au niveau local, ont un enjeu modéré pour la conservation du Busard cendré et de l’Œdicnème criard, espèces avec un indice de patrimonialité élevé."
* Nidification = Modéré
* Migration = Très faible
Le niveau d’enjeu baisse de 2 niveaux ? Pourtant commencent les rassemblements post-nuptiaux, période de risque maximum.

— Niveau d’impact brut (pages 102-109)
* Impact potentiel n°1 = Risque de destruction et de dérangement = Fort
Impact potentiel n°2 = Perte et altération de milieux ouverts (~1 ha) = Négligeable


D) Effets cumulés ???? (page 100) :
« Au niveau local, le parc des Champs-Chagnots est composé d’une ligne de 3 éoliennes qui coupent l’axe migratoire mais le positionnement des éoliennes du projet de La Chapelle n’étend pas cette barrière sur le front de l’axe migratoire. À l’échelle plus large de l’AEE, les différents projets restent à distance raisonnable les uns des autres pour permettre à l’Avifaune de contourner les éoliennes. Il n’y a donc pas d’effets cumulés attendus sur l’Avifaune. »

Monsieur Le Commissaire-Enquêteur,
- l’étude des effets cumulés se limite à un rayon de 1,2 km ?
- l’étude des effets cumulés se limite à un axe migratoire ?
- Quid du Parc des Grandes Brandes (x3) à 1,5km ? de La Plaine des Moulins (x5) à 5,3km ? de Lavausseau/Benassay (x5) à 5,4Km ? des Fontenelles (x7) à 6,5 km ?
- Tout au long de l’année …..


E) Mesures proposées par EOLISE / AEPE Ginko pour obtenir l’IMPACT RÉSIDUEL = NÉGLIGEABLE

Dans un premier temps, Monsieur le Commissaire-Enquêteur d’autres alternatives d’implantation ont-elles été étudiées ?

Ensuite,

— Mesures d’évitement :

* ME02 — Préconisations pour l’accès au chantier : Les engins de chantier et les camions de transport circuleront uniquement sur les chemins d’accès renforcés/créés et sur les zones spécialement aménagées pour les accueillir.
→ Énorme dérangement lors de la création de ces chemins d’accès
→ Risque de perte d’habitat supplémentaire lié à la création des chemins
→ Énorme dérangement lors du passage des camions / les des travaux

* ME04 — Préconisations pour éviter les perturbations liées à l’éclairage : Aucun éclairage permanent — Il faudra éviter les travaux de nuit.
→ Que signifie « éviter  les travaux de nuit»  ? Dans quelles mesures seront-ils évités ? Sous quelles conditions seront-ils évités ?


— Mesures de réduction :

* MR01 — Les travaux lourds devront commencer en dehors de la période de reproduction de la majorité des espèces, c’est-à-dire entre septembre et mars. Les travaux légers seront à réaliser de préférence sur la même période que les travaux lourds mais ils pourront toutefois continuer sur les mois d’avril à août, tant qu’il n’y a pas d’interruption de travaux sur le site.
→ Septembre-novembre = période de rassemblements post-nuptiaux des Œdicnèmes criards. MR01 totalement inadaptée et extrêmement impactante pour l’espèce !

* MR06 — Bridage des éoliennes pour les Busards : Les éoliennes seront alors bridées en journée, à minima 5 jours avant et 5 jours après la date estimée d’envol (sic :des jeunes busards).
→ Inutile pour les Œdicnèmes criards

* MR07 — Minéralisation des plateformes : limiter attrait pour reproduction ou chasse des espèces
→ La minéralisation des pieds des éoliennes n’empêchera pas l’espèce de nicher dans la parcelle ni de voler au niveau des pâles lors de ses déplacements
→ Compensations des pertes d’habitat  pour la création des plateformes ? Non précisées


Avec ces mesures qui ni n’évitent ni ne réduisent les impacts sur l’Œdicnème criard, l’IMPACT RÉSIDUEL est déclaré NÉGLIGEABLE !


La séquence Éviter – Réduire – Compenser (ERC) n’est pas viable ; le calcul d’impact résiduel, conditionnant la demande de dérogation « espèces protégées », n’est pas fiable.


F ) Rappel des conclusions de la MRAe (page 8) :

« En l'état, la démonstration de la séquence d’évitement/réduction n’apparaît pas complètement réalisée et n’est pas suffisante pour justifier une bonne prise en compte des impacts du projet sur les espèces protégées et leurs habitats. Les mesures de réduction proposées ne permettent pas d’écarter les risques de destruction d’espèces protégées, par collision ou barotraumatisme5 avec les pales des éoliennes, ni d’altération des habitats d’espèces protégées.

 Au regard des enjeux de collision et de perte d'habitats pour la faune volante, la MRAe relève que le projet nécessite de recourir aux dispositions dérogatoires prévues par le Code de l'environnement portant sur la destruction d'espèces protégées ou de leurs habitats. » 


G) Mesures d’accompagnement et de suivi proposées par EOLISE / AEPE Ginko pour obtenir le BILAN FINAL = TRÈS FAIBLE

* MA01 — Protection des nids de busards
→ Inadaptée pour l’Œdicnème criard, mais appliquée pour faire baisser artificiellement le niveau d’impact

* MS01 — Suivi de chantier et MS02 — Suivi de mortalité
→ Compter les cadavres ne réduit pas l’impact résiduel


Avec ces mesures qui ne concernent en rien les Œdicnèmes criards (vivants), l’IMPACT RÉSIDUEL est déclaré NÉGLIGEABLE !



Monsieur le Commissaire-enquêteur,

L’Œdicnème criard, dont le Poitou-Charentes abrite la première population nationale, représente une responsabilité majeure en matière de conservation.
Or, la séquence Éviter – Réduire – Compenser présentée pour le projet « La Chapelle » semble plus qu’insuffisante au regard de cette importance.

Face à la transition, dans le rapport d’impact, d’un « risque de destruction et de dérangement » initialement qualifié de FORT à un « impact résiduel » considéré comme Négligeable, conduisant à un bilan final Faible, il semble légitime de s’interroger .

La réflexion sur ce point paraît essentielle, tant pour vous que pour les autorités environnementales et décisionnaires en charge de la validation du projet.





——

- Statuts juridique de l’espèce :
Espèce protégée depuis 1972
Liste Rouge Régionale Poitou-Charentes : Quasi-Menacé (nidification)
Inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux
Inscrite à l’Annexe II de la Convention de Berne
Inscrite à l’Annexe II de la Convention de Bonn

——

P.J:
- Programme National Oedicnème criard
- Oedicnème Criard Liste Rouge PC nicheur - NT
- Oedicnème Criard Liste Rouge Régionale Les menaces pesant sur les Oiseaux nicheurs du Poitou-Charentes
- Oedicnème Criard Calendrier Repro/Rassemblement post-nuptial
- Oedicnème Criard densité population AEI - focus
- Oedicnème Criard densité population AEI
- Oedicnème Criard nb observations AEI
- Oedicnème Criard nidification OBLV
- Oedicnème Criard rassemblement postnuptial OBLV
- Oedicnème Criard AEPE Ginko Synthèse des enjeux et des impacts bruts
- Oedicnème Criard AEPE Ginko Les impacts résiduels
- Oedicnème Criard AEPE Ginko Synthèse des enjeux, impacts et mesures
- Avis MRAE - ERC Dérogation destruction espèces protégées

——
Sources :
https://www.oedicneme-criard.ovh/](https://www.oedicneme-criard.ovh/
https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/pdf/RevueFS/FauneSauvage277_2007_Art2.pdf
https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/aedicneme-criard
- Observatoire du Patrimoine Naturel du Marais poitevin : http://www.biodiversite.parc-marais-poitevin.fr/

Contribution n°134 (Web)

Anonyme
Déposée le 5 novembre 2025 à 18h30
Stop aux éoliens , beaucoup trop sur boivre la vallée.

Réponse apportée

Eolise le 24 novembre 2025 à 11h28
Bonjour,
Nous vous informons qu’un mémoire en réponse intermédiaire a été déposé sur le registre le 22 novembre. Ce mémoire couvre les contributions déposées sur le registre entre le 12 octobre et le 5 novembre (dossier : « Réponses du pétitionnaire aux observations et aux propositions du public »). Vous pourrez y retrouver en son sein les réponses aux différents éléments soulevés par le public sur cette période.
Par ailleurs, comme il a été convenu lors de la réunion d’ouverture, vous pourrez également trouver une annexe au cahier de photomontages intégrant la présence du parc éolien des Grandes Brandes (dossier : « Dossier de consultation du public »).
L’équipe d’Eolise

Contribution n°133 (Web)

Par Virginie Braconnier - co-présidente de l'Association "Les Oiseaux de Boivre La Vallée"
Déposée le 4 novembre 2025 à 20h44
L’Elanion blanc : la preuve qu’une étude d’impact obsolète fausse toute la vérité écologique
En complément de la contribution n°132.


Monsieur le Commissaire Enquêteur,

Je vous invite à lire attentivement cette contribution , qui vient compléter la n°132— elle est essentielle pour comprendre à quel point l’évaluation d’impact présentée par EOLISE/AEPE Ginko repose sur des fondements obsolètes et contraires à toute rigueur scientifique.


Je souhaite attirer votre attention sur un cas particulièrement significatif : celui de l’Elanion blanc (Elanus caeruleus).


Tout d’abord, une erreur s’est glissée dans ma précédente contribution : il ne s’agissait pas de trois, mais de quatre cas de mortalité par collision avec une éolienne répertoriés en Europe — et donc quatre cas en France, soit 100 % des collisions recensées sur le continent.
Ces données sont issues de la même base de suivi que celle utilisée par AEPE Ginko, mais plus récente.
Depuis, deux nouveaux cas mortels ont été recensés dans la base ARIA (voir plus bas dans le document).
Nous sommes donc à 6 au moins.


A) Un indice de sensibilité “zéro” fondé sur des données périmées : une erreur lourde de conséquences :

Dans son étude d’impact, AEPE Ginko attribue à l’espèce un indice de sensibilité nul, en se basant sur un référentiel daté de 2012 !!!!
(cf : Tableau 62 : Niveaux de sensibilité aux collisions éoliennes pour l'avifaune patrimoniale (page 78)


En 2012, l’Elanion Blanc n’était pas implanté en France !
Voir un individu était alors le Graal de tout ornithologue !

« (…) puis atteindre le sud-ouest de la France au début des années 1990. La progression en France va être très lente mais régulière jusqu’à occuper l’ensemble des contreforts de la chaîne pyrénéenne côté atlantique, au début des années 2010. La population “envoie” alors des pionniers se reproduire occasionnellement plus au nord.

Depuis 2018, c’est l’explosion ! La carte en cours de l’Atlas national (Oiseaux de France) montre une occupation de toute l’Occitanie non méditerranéenne, de toute la région Nouvelle-Aquitaine (hormis le Limousin) et d’une grande partie de la région Pays de la Loire. (…) Il est très rare qu’une nouvelle espèce s’installe aussi rapidement dans une région. »


L’indice de vulnérabilité retenu repose donc sur des données vieilles de treize ans, obsolètes et non représentatives de la situation actuelle : époque où l’espèce n’était pas implanter, alors qu’à présent elle est en pleine expansion.

Et qui plus est, depuis la science a largement progressé.



B) La véritable sensibilité de l’Elanion blanc au risque éolien :

Des études plus récentes que la base de référence d’AEPE Ginko – notamment le document de référence établi par la LPO Pays de la Loire : “Implantation de parcs éoliens dans les Pays de la Loire – Cartes d’alerte AVIFAUNE – Septembre 2018, version 2” – confirment une nouvelle réalité :

** ELANION BLANC (Elanus caeruleus) ** :

- Sensibilité éolien reproduction : FORTE
- Intérêt patrimonial reproduction : TRÈS
- Niveau d’incidence reproduction : FORT

- Sensibilité éolien hivernage et migration : FORTE
- Intérêt patrimonial hivernage et migration : non évalué (espèce en phase d’implantation)
- Niveau d’incidence hivernage et migration : non évalué (idem)


Cette étude, réalisée six ans après celle servant de base à AEPE Ginko, établit sans ambiguïté que l’Elanion blanc présente une forte sensibilité au risque éolien et un intérêt patrimonial très élevé.

Dès lors, comment AEPE Ginko peut-elle prétendre à une évaluation fiable (basée sur des données de 2012 totalement obsolètes) en appliquant un indice de sensibilité “zéro” à une espèce désormais nicheuse, hivernante, protégée et reconnue comme fortement sensible à l’éolien ?

Ne pas en tenir compte, c’est fausser délibérément le niveau d’enjeu écologique, fondement même de toute analyse d’impact et de la séquence Éviter – Réduire – Compenser (ERC).



L’Elanion Blanc est nicheur régulier et hivernant régulier sur le territoire de Boivre-La-Vallée, y compris sur le secteur du projet « La Chapelle » EOLISE.



C) Une biologie reproductive incompatible avec l’évaluation réalisée :

Il est primordial de lire ceci pour se rendre compte de la période de nidification à prendre en considération :
« En France, 80 % des pontes sont déposées avant le 25 mars (Duchâteau et al., in Grangé, 2002). Cependant des reproductions estivales, voire automnales ont été constatées (octobre, novembre), y compris en France.
Plusieurs pontes peuvent être entreprises successivement, quel que soit le succès des précédentes. En Aquitaine, 5 pontes avec réussite totale ont été relevées en 14 mois (Grisser & Blake, 2004a). »



D) Fait constaté : l’espèce subit déjà des impacts mortels :

Les 4 cas de mortalité en Europe, référencés dans la base de données identique à AEPE Ginko, ont tous eu lieu en France :

- 1× Elanion blanc mort par impact éolien – Parc de La Baume (Aveyron) : 01/10/2021 (DREAL)
- 1× Elanion blanc mort par impact éolien – Parc de Tillières (Maine-et-Loire) : 11/10/2021 (APOCOPE)
- 2× Elanions blancs morts par impact éolien – Parc du Boussay (Loire-Atlantique) : 10/06/2021 et 03/06/2022 (APOCOPE)

Depuis, deux nouveaux cas mortels ont été recensés dans la base ARIA/BARPI (BUREAU D'ANALYSE DES RISQUES ET POLLUTIONS INDUSTRIELS - du Minitères de la Transition écologique) :

- N°64262 – 09/04/2025 – Sèvremoine (49) : collision mortelle confirmée, malgré la présence d’un système de détection automatisé, inefficace pour les petits rapaces.

- N°63380 – 19/08/2024 – Saint-Philbert-de-Bouaine (85) : découverte d’un cadavre d’Elanion blanc, troisième cas sur ce parc après ceux de septembre 2021 et juin 2023, malgré un suivi et un bridage ciblé.


Tous ces éléments démontrent que l’espèce est non seulement implantée, mais aussi directement exposée au risque éolien, sur plusieurs sites du Grand Ouest.
De plus, il est précisé sur la base ARIA que le système de détection automatisé est inefficace car c’est un petit rapace.



E) Si tout cela ne suffisait pas : quelques exemples de décisions préfectorales qui le confirment :

- Le 30/05/2024 La Préfecture de l’Indre a refusé le projet éolien PAYS BLANCOIS au motif (entre autres) de la présence d’Elanion Blanc .

- le 27/09/2023 La Préfecture des Deux Sèvres a refusé le projet éolien PÂQUERIES au motif entre autres) de la présence d’Elanion Blanc .



F) Conclusion : Monsieur le Commissaire, peut-on vraiment fermer les yeux sur ces faits ?

Une telle incohérence méthodologique ne peut être considérée comme une simple erreur : elle retire toute crédibilité scientifique à l’étude d’impact EOLISE AEPE Ginko et rend juridiquement irrecevable l’application de la séquence ERC – et donc le projet qui en découle.

Mais permettez-moi de vous interroger : comment une étude fondée sur des données périmées, des évaluations faussées et des omissions manifestes pourrait-elle encore être jugée recevable ?
L’Élanion blanc n’est pas un cas isolé, mais un exemple supplémentaire parmi les nombreuses incohérences, omissions et approximations déjà signalées dans mes précédentes contributions.

Combien d’exemples faudra-t-il encore pour admettre que cette étude, dans sa conception même, trompe les autorités environnementales, les décideurs et le public ?

Ce nouvel élément ne fait que confirmer ce que le dossier tout entier laisse entrevoir : une construction méthodologique destinée à minorer les impacts réels, au mépris de la vérité scientifique et du droit de l’environnement.

---
Statuts juridique de l’espèce :
- Espèce protégée (arrêté du 17/04/81, modifié le 16/06/99)
- Liste Rouge Nationale : VULNERABLE (nidification)
- Inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux
- Inscrite à l’Annexe II de la Convention de Berne
- Inscrite à l’Annexe II de la Convention de Bonn
- Inscrite à l’Annexe II de la Convention de Washington
- Inscrite à l’Annexe A du règlement CEE/CITES.

Les données d’observation de l’Elanion Blanc sont considérées en France comme étant extrêmement sensibles. Mais je pourrai transmettre celles qui nous concernent aux autorités environnementales et décisionnaires si nécessaire.

---
Sources :
- https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/elanion-blanc
- https://www.migraction.net/index.php?m_id=1517&bs=76
- https://paysdelaloire.lpo.fr/wp-content/uploads/2021/01/rapport_implantation-de-parcs-eoliens-dans-les-pays-de-la-loire_cartes-dalerte-oiseaux.pdf
- https://lfu.brandenburg.de/lfu/de/aufgaben/natur/artenschutz/vogelschutzwarte/arbeitsschwerpunkt-entwicklung-und-umsetzung-von-schutzstrategien/auswirkungen-von-windenergieanlagen-auf-voegel-und-fledermaeuse/
- https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/?s=elanion&fwp_recherche=elanion&fwp_enseignements_sectoriels=energie-energies-nouvelles&fwp_consequences=atteinte-a-la-faune-sauvage&action_masquer_totaux_facettes=1
- https://audit.ide.pref.gouv.fr/contenu/telechargement/36892/319879/file/2024-05-30-AP REJET.pdf
- https://www.deux-sevres.gouv.fr/contenu/telechargement/52545/428590/file/AP refus.pdf

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P.J:
- AEPE Ginko - Elanion - Niveaux de sensibilité aux collisions éoliennes pour l'avifaune patrimoniale
- Elanion - Implantation de parcs éoliens dans les Pays de la Loire – Cartes d’alerte AVIFAUNE
- Elanion - Mortalité en france
- Elanion - Mortalité en france focus
- Elanion - Mortalité en france N° 64262 - 09/04/2025 - FRANCE - 49 - SEVREMOINE
- Elanion - Mortalité en france N° 63380 - 19/08/2024 - FRANCE - 85 - SAINT-PHILBERT-DE-BOUAINE
- Elanion - Refus parc éolien PAYS BLANCOIS
- Elanion - Refus parc éolien PAQUERIES -1
- Elanion - Refus parc éolien PAQUERIES -2
- Elanion - OBLV 1
- Elanion - OBLV 2

Documents joints

Réponse apportée

Eolise le 24 novembre 2025 à 11h28
Bonjour,
Nous vous informons qu’un mémoire en réponse intermédiaire a été déposé sur le registre le 22 novembre. Ce mémoire couvre les contributions déposées sur le registre entre le 12 octobre et le 5 novembre (dossier : « Réponses du pétitionnaire aux observations et aux propositions du public »). Vous pourrez y retrouver en son sein les réponses aux différents éléments soulevés par le public sur cette période.
Par ailleurs, comme il a été convenu lors de la réunion d’ouverture, vous pourrez également trouver une annexe au cahier de photomontages intégrant la présence du parc éolien des Grandes Brandes (dossier : « Dossier de consultation du public »).
L’équipe d’Eolise

Contribution n°132 (Web)

Par Virginie Braconnier - co-présidente de l'Association "Les Oiseaux de Boivre La Vallée"
Déposée le 4 novembre 2025 à 12h24
Calcul des enjeux : Monsieur le Commissaire, pouvez-vous considérer recevable un indice de vulnérabilité basé sur des données obsolètes et des espèces ignorées ?



Monsieur le Commissaire Enquêteur,

De l’aveu même des auteurs de l’étude de référence © LPO | Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Étude des suivis de mortalité réalisés en France de 1997 à 2015 | 2016, les suivis de mortalité menés en France présentent de nombreuses lacunes méthodologiques : hétérogénéité des protocoles, absence fréquente de données brutes, description incomplète des parcs (nombre, position, puissance, date de mise en service), suivi insuffisant des mesures d’évitement ou de compensation, et manque de précision dans la retranscription des visites de terrain (dates, surfaces prospectées, largeur des transects).

Les auteurs soulignent également que les cas de mortalité ne sont pas systématiquement datés ou localisés – seuls 78,5 % des oiseaux trouvés sont datés et 26,7 % positionnés par rapport à l’éolienne la plus proche – et que la mortalité réelle n’est estimée que dans un nombre très limité de dossiers, souvent sans possibilité d’extrapolation annuelle fiable.

Ces constats, établis par les organismes eux-mêmes responsables de la collecte et de l’analyse des données, mettent en évidence les limites structurelles du corpus français de suivis de mortalité et invitent à la plus grande prudence quant à l’usage de ces chiffres comme référence scientifique solide.


Sachant cela, je souhaite porter à votre attention les faits suivants :

Le tableau 62 de l’étude d’impact AEPE Ginko (« Niveaux de sensibilité aux collisions éoliennes pour l’avifaune patrimoniale ») présente de graves incohérences.

1 ) La liste des espèces retenues semble se limiter à celles observées ponctuellement lors des inventaires de terrain, excluant ainsi un nombre considérable d’espèces pourtant présentes sur le secteur ou régulièrement observées en migration.

Cette absence fausse d’emblée toute évaluation du risque.


Un des exemples le plus significatif est celui du Milan royal, espèce emblématique, protégée et classée à sensibilité 4, totalement absente du tableau. (cf pièces jointes des derniers cas de mortalité par collisions éoliennes en France)



2 ) Autre problème majeur: les données de collisions utilisées sont datées de 2024 (cas répertoriés en Europe et en France), mais les auteurs appliquent à ces chiffres un indice de sensibilité établi sur des données de 2012.

Ce mélange de référentiels temporels rend l’analyse obsolète et incohérente.


* L’exemple de l’Alouette des Champs illustre cette contradiction :
selon les données actualisées au 26 février 2025, on recense 552 collisions mortelles en Europe, dont 250 en France.

Plus de 45% des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!

Pourtant, cette espèce se voit attribuer un niveau de sensibilité = 0.

Une telle conclusion, en totale contradiction avec les chiffres disponibles, discrédite la méthodologie employée et invalide la crédibilité de l’évaluation du risque de collision présentée dans l’étude.


* Le cas du Roitelet triple-bandeau illustre de manière particulièrement flagrante également les lacunes du tableau 62 de l’étude AEPE Ginko.

Cet oiseau, le plus petit d’Europe (9 cm pour un poids de 4 à 7 grammes), est extrêmement difficile à détecter lors des suivis de mortalité — une difficulté qui vaut également pour le Roitelet huppé. Sa taille minuscule et la rapidité de la décomposition de son corps rendent sa détection rare, même en cas de mortalité réelle élevée.

Les données disponibles indiquent que le Roitelet triple-bandeau est l’espèce la plus impactée par le risque éolien : 519 cas de mortalité recensés en Europe, dont 401 en France.

Plus de 77% des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!

Il est retrouvé sous les machines d’un grand nombre de parcs, notamment sur le parc éolien voisin des Champs Chagnots, proche du projet Éolise.

L’étude nationale de référence souligne elle-même :

« La prédominance de cette espèce dans les cas de mortalité constatés est intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, il s’agit d’un oiseau essentiellement forestier, qui évolue le plus souvent à couvert et on ne s’attendrait pas à ce qu’il soit affecté par les éoliennes. Mais les cas de mortalité se concentrent durant les périodes de migration, indiquant que pendant ces périodes, les oiseaux fréquentent des milieux très divers et que leur comportement diffère sensiblement, pouvant les exposer à des dangers différents de ceux existants sur les sites de reproduction ou d’hivernage(…) »

Malgré ces constats, cette espèce emblématique du risque de collision n’apparaît nulle part dans le tableau 62 de l’étude AEPE Ginko.

Cette omission majeure démontre à quel point la liste retenue sous-estime la réalité du risque et occulte des espèces pourtant identifiées comme les plus fréquemment victimes des installations éoliennes.


* L’absence du Martinet noir dans le tableau 62 de l’étude AEPE Ginko demeure elle aussi incompréhensible.
Il est difficile d’imaginer qu’aucun martinet n’ait été observé sur le secteur, alors que cette espèce est massivement présente dans nos ciels de mai à août, nicheuse commune de toutes les communes environnantes.

Les données les plus récentes indiquent que le Martinet noir est la deuxième espèce la plus fréquemment retrouvée morte sous les éoliennes, avec 792 cas de mortalité recensés en Europe, dont 492 en France.

Plus de 62% des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!

Les collisions sont concentrées entre la mi-juillet (semaine 29) et la mi-août (semaine 32), période correspondant à l’envol des jeunes et à la migration postnuptiale.

Cette prédominance peut paraître paradoxale pour un oiseau réputé extrêmement rapide et agile, mais les analyses montrent qu’il traverse les parcs éoliens plutôt que de les contourner, s’exposant ainsi aux turbulences et aux variations de courants thermiques générées par les pales. Une part non négligeable des collisions se produit également lors de déplacements nocturnes.

L’étude nationale de référence souligne à ce propos :

« Cette prédominance des martinets noirs dans les cas de mortalité constatés pourrait mettre en doute certains modèles mathématiques de collision basés sur la capacité supposée de telle ou telle espèce à éviter les pales des éoliennes. »

Que le Martinet noir — espèce à la fois ubiquiste, abondante et documentée comme l’une des plus vulnérables aux collisions — n’apparaisse pas dans la liste d’espèces considérées par AEPE Ginko illustre une sous-évaluation manifeste du risque réel et une incomplétude flagrante de leur tableau de sensibilité.


* Il y a également le cas des rapaces diurnes qui constituent, avec les passereaux, un groupe particulièrement impacté par les éoliennes.

Selon l’étude citée précédemment, “les Falconiformes constituent le deuxième cortège d’oiseaux impactés en valeur absolue, mais sans doute le premier au regard de leurs effectifs de populations”, car contrairement aux passereaux, les populations de rapaces sont beaucoup plus modestes : seules quelques espèces dépassent 10 000 couples nicheurs en France (Thiollay & Bretagnolle, 2004). Ainsi, même un nombre limité de collisions peut représenter un impact significatif sur la population.

Quelques exemples d’espèces suivies et impactées :

- Busard Cendré : 89 cas en Europe, 46 en France.

Plus de 51% des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!

Les cadavres sont retrouvés exclusivement en période de reproduction, période durant laquelle les comportements – parades nuptiales, échanges de proies, changements de site de chasse, survols d’habitats non favorables – exposent l’espèce à un risque élevé de collision.

- Busard Saint-Martin : 30 cas en Europe, 21 en France.
70 % des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!
Egalement exposé en période de reproduction.

- Faucon hobereau : absent du tableau AEPE Ginko mais présent sur le site ; 49 cas en Europe, 23 en France.

49% des cas de mortalité par collision avec des éoliennes en Europe sont en France !!

En résumé, ces données montrent que les rapaces, malgré des effectifs modestes, subissent un impact proportionnellement élevé.
Et particulièrement en France !!


* Et que dire des espèces nocturnes ?
De nombreuses espèces telles que l’Effraie des clochers, le Hibou moyen-duc , la Chouette hulotte, l’Engoulevent d’Europe … n’apparaissent pas dans l’étude d'impact.
À croire qu’AEPE Ginko n’est pas venu beaucoup la nuit.


3) On peut prétendre que les recherches sur la mortalité par collisions avec des éoliennes sont plus poussées en France que dans tous les autres pays d’Europe…. je peux rétorquer que les parcs éoliens sont mal implantés.
Peu importe de toutes façons, l’éolien français est mortifère pour les oiseaux.

Le développement éolien intensif génère des pressions accrues sur des espèces déjà menacées, vulnérables et protégées au niveau Mondial, Européen et National;
Tout projet doit prendre en compte ce risque, en particulier pour les zones de reproduction et de migration.

4 ) Monsieur le Commissaire Enquêteur,

Au regard des éléments exposés ci-dessus, je me permets de vous interroger directement : trouvez-vous normal que l’indice appliqué pour le niveau de vulnérabilité des espèces soit établi sur des données datant de 2012, alors même que des données beaucoup plus récentes sur les mortalités sont disponibles ?

Exemple stupéfiant qui illustre cette interrogation :
- L’Elanion blanc :
Les trois cas de mortalité recensés en Europe ont été comptabilisés en France (100% !), et pourtant l’étude lui attribue un niveau de sensibilité nul, simplement parce qu’en 2012 l’espèce n’était pas implantée sur le territoire.

Or, l’Elanion blanc est aujourd’hui nicheur sur l’aire d’étude immédiate (preuve à l’appui).

Et que dire de La Cigogne Noire ? Des Cigognes Blanches ? Des Grues Cendrées ? Du Circaète Jean-Le-Blanc … et tous les autres !



En l’état, peut-on considérer que l’étude EOLISE/AEPE Ginko comme recevable au regard des exigences scientifiques et réglementaires, dès lors que l’indice de vulnérabilité repose sur des données périmées de plus de dix ans et que des espèces protégées et particulièrement sensibles sont délibérément écartées ?



P.S. :
Je détaillerai le cas précis de la colonie de Busards cendrés nicheurs de la commune de Boivre La Vallée. Mais franchement devoir lire et analyser toutes ces données de mortalité est insupportable ! Pour moi mais aussi pour mes ami-es éco-volontaires bénévoles qui passons notre temps à protéger l’avifaune locale.


P.J:
- AEPE Ginko Niveaux de sensibilité aux collisions éoliennes pour l'avifaune patrimoniale
- Tableau suivi mortalités en Europe - Source identique à AEPE Ginko mais mise à jour le 26/02/25
https://lfu.brandenburg.de/lfu/de/aufgaben/natur/artenschutz/vogelschutzwarte/arbeitsschwerpunkt-entwicklung-und-umsetzung-von-schutzstrategien/auswirkungen-von-windenergieanlagen-auf-voegel-und-fledermaeuse/
- ARIA : quelques exemples de mortalité
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
- © LPO | Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Étude des suivis de mortalité réalisés en France de 1997 à 2015 | 2016
- Inventaire ornithologique Boivre-La-Vallée - 23/10/2025

Documents joints

Réponse apportée

Eolise le 24 novembre 2025 à 11h27
Bonjour,
Nous vous informons qu’un mémoire en réponse intermédiaire a été déposé sur le registre le 22 novembre. Ce mémoire couvre les contributions déposées sur le registre entre le 12 octobre et le 5 novembre (dossier : « Réponses du pétitionnaire aux observations et aux propositions du public »). Vous pourrez y retrouver en son sein les réponses aux différents éléments soulevés par le public sur cette période.
Par ailleurs, comme il a été convenu lors de la réunion d’ouverture, vous pourrez également trouver une annexe au cahier de photomontages intégrant la présence du parc éolien des Grandes Brandes (dossier : « Dossier de consultation du public »).
L’équipe d’Eolise

Contribution n°131 (Web)

Par Godin Pierre
Déposée le 4 novembre 2025 à 10h10
Il me semble que nous sommes déjà bien saturé en éoliennes sur notre commune. Elles détruisent le paysage, pour un rendement discutable, sans compter l'impact tout à fait négatif sur la faune sauvage.

Réponse apportée

Eolise le 24 novembre 2025 à 11h27
Bonjour,
Nous vous informons qu’un mémoire en réponse intermédiaire a été déposé sur le registre le 22 novembre. Ce mémoire couvre les contributions déposées sur le registre entre le 12 octobre et le 5 novembre (dossier : « Réponses du pétitionnaire aux observations et aux propositions du public »). Vous pourrez y retrouver en son sein les réponses aux différents éléments soulevés par le public sur cette période.
Par ailleurs, comme il a été convenu lors de la réunion d’ouverture, vous pourrez également trouver une annexe au cahier de photomontages intégrant la présence du parc éolien des Grandes Brandes (dossier : « Dossier de consultation du public »).
L’équipe d’Eolise

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