Les contributions

Monsieur le Commissaire enquêteur,

Je vous en conjure, ne laissez pas ce projet voir le jour.

A la lecture de la contribution précédente, je tiens à dire que le passage de proie entre deux busards cendrés est quelque chose d'absolument prodigieux et admirable.
Si nous humains au fil du temps nous nous sommes laissé domestiquer, l'instinct des animaux, lui, est une chose précieuse que nous avons le devoir de respecter et de préserver.

Busards cendrés nicheurs : mortalité éolienne FORTEMENT amplifiée par la colonie, ignorée par EOLISE, non réductible et non compensable

En complément des contributions :
n°146 : Première critique – dès le départ, étude scientifiquement invalide pour la colonie patrimoniale et menacée de Busards cendrés
n°161 : Dissimulation de la présence de la colonie de Busards des plaines nicheurs, installée depuis au moins six ans au cœur même du projet !
n°169 : Le Busard Cendré — Espèce patrimoniale, déterminante nicheuse et menacée
n°182 : Risque de mortalité - Colonie de Busards cendrés : AEPE Ginko trompe tout le monde en travestissant sa propre source
n°188 : Mesure de Réduction des risques n°06 : tromperie méthodologique de la parte d’EOLISE/AEPE Ginko et détournement de la séquence ERC pour la colonie de Busards cendrés, et l'ensemble de l'avifaune



Monsieur le Commissaire-Enquêteur,

Le projet éolien EOLISE « La Chapelle » est implanté au cœur d’une colonie de Busards cendrés nicheurs, à l’intérieur de l’Aire d’Étude (cf contributions précédentes).

L’étude d’impact produite par EOLISE/AEPE Ginko repose sur des statistiques générales et ignore les comportements reproductifs spécifiques observés sur une colonie en activité.

Cette approche sous-évalue significativement le risque réel de mortalité pour l’espèce.
La présente contribution est volontairement détaillée et strictement factuelle.

Compte tenu des enjeux biologiques, scientifiques et juridiques, j’invite vivement Monsieur le Commissaire-Enquêteur à en lire l’intégralité afin d’apprécier correctement le niveau de risque pesant sur cette colonie de Busards Cendrés nicheurs.

A) Caractéristiques de vol des Busards cendrés nicheurs en contexte de colonie :

La présence d’une colonie modifie profondément les comportements de vol des Busards cendrés et augmente fortement leur exposition aux pales d’éoliennes.


Contrairement à la vision simplifiée présentée par AEPE Ginko, les déplacements d’une colonie en reproduction ne se résument pas à des vols bas de chasse.

Les comportements observés en période de nidification comprennent notamment :

- Parades nuptiales : ascensions rapides, chandelles, vols en piqué, figures acrobatiques exécutées à des hauteurs variables, souvent dans la tranche de 20 à 80 mètres, c’est-à-dire en plein dans le plan de rotation des pales - et comportant fréquemment des échanges / passages de proies entre partenaires (food-pass), impliquant montées et descentes rapides ainsi que trajectoires imprévisibles.

- Déplacements liés à l’élevage des jeunes : va-et-vient constants entre les zones de chasse et celle de nidification, avec des trajectoires verticales très variées.

Les adultes peuvent prendre de la hauteur pour gagner en portance, contourner des cultures hautes, franchir haies et boisements, ou préparer une trajectoire de retour.

Ces montées sont fréquemment suivies de plongées rapides ou de piqués contrôlés vers le nid pour livrer une proie, aux jeunes jeunes ou répondre à une sollicitation de ceux-ci.

L’ensemble forme un ensemble de vols irréguliers, alternant ascensions, vols rectilignes et descentes brusques, exactement dans la zone d’altitude correspondant au plan de rotation des pales.

- Interactions intra- et interspécifiques : Dans un secteur de nidification leur colonie les Busards cendrés réalisent régulièrement des poursuites, évitements et vols défensifs autour des nids, entraînant des changements brusques d’altitude et de trajectoire pouvant les amener directement dans la zone de rotation des pales.

Cette dynamique est renforcée par le contexte local : le secteur est à la fois une zone de nidification et de chasse fréquentée par plusieurs autres rapaces — Elanion blanc, Faucon crécerelle, Milan noir, entre autres — régulièrement observés sur site.

Ces espèces territoriales génèrent des interactions interspécifiques fréquentes : évitements, harcèlements, conflits de chasse, provoquant des envols soudains à hauteur, c’est-à-dire en plein dans le volume traversé par les pales.

Ce cumul d’interactions augmente mécaniquement la fréquence des trajectoires à risque pour les Busards cendrés de la colonie.


Ces comportements, entièrement liés à la reproduction et amplifiés par la structure sociale d’une colonie, sont totalement ignorés par EOLISE/AEPE Ginko, masquant ainsi la réalité du risque maximal encouru par les individus nicheurs à proximité immédiate des nids.


B) Projet éolien « La Chapelle» - EOLISE - Boivre La Vallée :

chapitre V.2 – “Les impacts en phase d’exploitation – Destruction d’individus” (page 96)

- L’espèce la plus vulnérable à l’éolien est le Busard cendré.

- Cette vulnérabilité s’explique par l’indice de patrimonialité élevé de l’espèce.

- La majorité des vols en période de reproduction sont effectués à basse altitude, avec plus de 80 % du temps de vol passé à moins de 25 m de hauteur.

- Le risque de collision pour le Busard cendré est donc assez limité au sein du projet compte tenu de ses habitudes de vol et du gabarit des éoliennes dont la garde au sol minimale est de 33 m.


C) Étude Tonio Schaub - source référence de l’étude d’impact EOLISE (rappel d’une contribution précédente) :

- Les installations d'énergie renouvelable telles que les parcs éoliens, les parcs solaires et les centrales hydroélectriques constituent des menaces potentielles pour la biodiversité et pourraient donc renforcer la crise mondiale de la biodiversité.

- La modélisation directe de la mortalité observée dans les parcs éoliens n’est actuellement pas réalisable, du fait d’une quantité/qualité de données insuffisantes relatives à l’occurrence des mortalités, à la stratégie de recherche des cadavres ou encore aux paramètres techniques environnementaux des parcs éoliens

- Les résultats présentés ici concernant les hauteurs de vol restent préliminaires et illustrent principalement les différences attendus entre espèces. Une analyse de la variation inter-sites et inter-individus sera conduite prochainement afin de vérifier la robustesse et le caractère générale de nos conclusions quant aux conséquences du dimensionnement des éoliennes sur le risque de collision des rapaces.

- Il a été constaté que le Busard cendré passe une grande partie de la journée en vol (8,2 h), ce qui corrobore des observations antérieures. Cette activité de vol particulièrement intense n'est probablement atteinte par aucun autre rapace d'Europe centrale.

Cette forte activité aérienne chez le Busard cendré implique un risque accru de collision avec les éoliennes par rapport aux autres espèces. 

- Comme prévu, le temps passé dans les parcs éoliens diminue avec l'augmentation de la distance entre le nid et le parc.

- En ce qui concerne le Busard cendré, nous concluons que même si le déploiement d'éoliennes plus hautes représente une opportunité de réduire le risque de collision pour cette espèce, empêcher le développement de l'énergie éolienne dans les principales zones de reproduction demeure la mesure d'atténuation la plus importante.

- Dans le scénario le plus pessimiste du « nouveau parc éolien », il est fort probable que la forte mortalité supplémentaire entraîne effectivement un déclin global de la population (mortalité annuelle supplémentaire des mâles de 7 à 24 %, contre une mortalité de fond estimée à 21 % pour les adultes).

Ceci souligne la nécessité de choisir avec soin l’emplacement des nouveaux parcs éoliens et de préserver les principales zones de reproduction du Busard cendré de tels aménagements.

- Cependant, comme la répartition spatiale des parcs éoliens a un impact beaucoup plus important que la conception des éoliennes, l’interdiction de tout développement éolien à proximité des principales zones de reproduction demeure la mesure d’atténuation la plus importante.



D) Projet éolien « La Plaine de Beaulieu » - porteur de projet RWE - Boivre La Vallée :

Volet Milieu Naturel de l’étude d’impact sur l’environnement – pages 279- 280

Les deux tiers des individus morts (10 sur 15) en France ont été trouvés dans les parcs du Nord Bassin de Thau dans l’Hérault … Ce parc (Parc éolien d’Aumelas) de 13 éoliennes se situait à moins de 500 mètres d’une colonie connue de Busard cendré, et plusieurs nichées ont été observées dans un rayon de 200 m des éoliennes.

Dans ses travaux de 2012, Dürr a estimé la sensibilité de cette espèce à l’éolien comme forte (niveau 3 sur 4)

En période de nidification, le risque de collision est essentiellement fonction des comportements de vol des espèces (…) d’autres sont susceptibles d’atteindre des hauteurs plus importantes coïncidant avec l’aire d’influence des pales des éoliennes.
Ce comportement s’observe pour certaines parades nuptiales, ainsi que pour les rapaces(….)

Le risque de mortalité est considéré comme Fort pour le Busard cendré, en particulier pendant la reproduction.

Extrait de l’enquête publique – conclusion du Commissaire-Enquêteur :
Un collectif d'une soixantaine de personnes a déposé un mémoire sur la protection d'une espèce protégée particulière, le Busard cendré.

L'étude d'impact relève des enjeux forts à très forts pour certaines espèces protégées, des impacts "bruts" forts pour certaines de ces espèces protégées.

Après mise en œuvre de mesures d'évitement et de réduction les impacts résiduels sont considérés comme faibles à très faibles.
Curieusement, aucune mesure compensatoire ne figure dans le dossier.

Extrait du refus préfectoral :
Considérant que la nidification du Busard cendré à proximité immédiate du projet est avérée, une nichée étant située à environ 264 m du projet d'éolienne E1 et à 385 m de celui de l'éolienne E4 et une autre à environ 211 m de l'éolienne E1.

Considérant que le Busard cendré est une espèce patrimoniale « quasi-menacée », en régression du fait de la destruction des nichées par les activités agricoles et la baisse des disponibilités alimentaires, et l'espèce étant connue pour sa grande sensibilité face aux collisions avec les éoliennes, elle risque d'être fragilisée par la création du projet de parc éolien « Plaine de Beaulieu ».

Considérant que l'étude d'impact réalisée par le pétitionnaire indique que les comportements de vol des rapaces sont susceptibles d’atteindre des hauteurs coïncidant avec l’aire d’influence des pales des éoliennes, observées pour certaines parades nuptiales.

Considérant que l'étude d'impact réalisée par le pétitionnaire évalue le risque de mortalité comme fort pour le Busard cendré, en particulier pendant la période de reproduction.

Considérant que la présence de plusieurs espèces protégées en phase de migration comme de reproduction, dont celle du Busard cendré, observés lors d'inventaires depuis au moins 3 ans, révèle une fréquentation de la zone en période de nidification notamment, qui aurait dû conduire le pétitionnaire à présenter une demande de dérogation à l'interdiction stricte d'atteinte aux espèces protégées en application des dispositions du 4° du I de l'article L. 411-2 du code de l'environnement.

Extrait du refus confirmé par la Cour Administrative :
S'agissant plus particulièrement de l'alouette des champs et du Busard cendré, pour lesquels le risque de collision a été évalué à "fort", la société pétitionnaire ne justifie pas de l'efficacité de cette mesure de bridage qui est limitée à la période des travaux de fauche et de moisson et se trouve ainsi être décorrélée des périodes de migration et de nidification.

Il ressort pourtant d'une étude réalisée sur site durant la période de reproduction en 2022, produite par le préfet, que la présence d'une colonie de Busards cendrés nicheurs, significative et régulière depuis au moins trois ans, a été relevée sur l'aire d'étude immédiate du projet.

Dans ces conditions, la présence avérée du Busard cendré sur la zone d'implantation du projet, espèce recensée sur les listes rouges au niveau national et régional comme espèce d'oiseau nicheur quasi-menacée, est un facteur significatif de risque de collision avec les aérogénérateurs.



E) Projet « La Plaine des Moulins » – porteur de projet VALOREM – Boivre La Vallée

Chapitre 5 – Analyse des effets du projet et implications – P.261 :

Cas du Busard cendré : L’espèce s’élève souvent en altitude pour parader à proximité d’un site de nidification, en période de sevrage des jeunes, pour transporter une proie, pour changer de lieu de chasse et pour survoler des espaces peu propices à la chasse de l’espèce (boisements notamment).

Il existe donc un risque de collision d’autant plus que des trajectoires à risque et des cas de mortalité sont documentés dans la bibliographie (Lekuona & Ursua, 2007 ; Hernandez-Pliego et al., 2015).



F) Étude « Éoliennes et biodiversité » – LPO / ONCFS 2019 :

Les rapaces diurnes (faucon crécerelle, faucon crécerellette, milan noir, milan royal, busard cendré, buse variable, etc.) sont indéniablement les espèces dont le taux de mortalité dû aux éoliennes est le plus élevé au regard de leurs effectifs.

Bien d’autres facteurs interviennent, comme le fait que certaines espèces utilisent ces sites d’une façon ou d’une autre (nidification, chasse, déplacement, repos…).

Pour les oiseaux : sites d’importance : aires d’hivernage, sites de nidification.



G ) Étude « Parc éolien français » – LPO 1997-2015 :

Les Falconiformes constituent le deuxième cortège d’oiseaux impactés par les éoliennes en valeur absolue mais sans doute le premier au regard de leurs effectifs de populations.

Busard cendré : les cadavres ont été retrouvés exclusivement en période de reproduction.
Ces rapaces diurnes sont indéniablement les premières victimes des éoliennes au regard de leurs effectifs de population, d’autant que dans la majorité des cas, ce sont des individus nicheurs en France qui sont impactés.

A ce jour, aucun suivi n’a permis de démontrer l’efficacité de dispositifs techniques visant à réduire leur mortalité par collision avec les éoliennes.

La seule solution efficace consiste à éviter de les implanter dans le rayon d’action des sites de reproduction et à préserver leurs espaces vitaux. C’est particulièrement vrai pour des espèces comme le Faucon crécerellette ou le Busard cendré.


H) Étude Mortalité du Busard cendré en Europe et en France - Tobias Dürr :

Résultats au 17/06/2022 : 74 cas de mortalité en Europe
1 cas en Autriche
1 aux Pays-Bas
6 en Allemagne
7 au Portugal
26 en Espagne
33 en France
Résultats au 26/02/2025 : 89 cas de mortalité en Europe (+15 cas)
1 Autriche (=)
2 Pays-Bas (+1)
7 Allemagne (+1)
7 Portugal (=)
26 Espagne (=)
46 France (+13)


La France est ainsi le premier pays d’Europe le plus mortifère pour le Busard cendré concernant le risque éolien.


Sur les 15 cas supplémentaires en Europe en moins de 3 ans, 13 cas sont français.


46 cas de mortalité par collision dont 26 pour le seul parc éolien d’Aumelas qui abrite une colonie de busards cendrés comme c’est le cas pour le projet « La Chapelle » :


1 x parc Availles Thouarsais Irais / Nouvelle-Aqutaine (02.08.2019, APOCOPE);
1 x parc Bouin / Pays de la Loire (09.08.2013, LPO 85);
1 x parc B. (8) / Champagne-Ardenne (14.08.2019, CPIE Sud Champagne);
1 x parc Castelnau Pegayrol / Aveyron (1x 2009, Y. Beucher);
1 x parc Cuq-Servies / Tarn (juv.- 27.07.2021, ABO-Wind);
1 x parc D’Aumelas-I (Conque) / Languedoc-Roussillon - Hérault (♂ - 03.07.2018, EDF-EN);
3 x parc D'Aumelas-I (Quatre Bornes) / Languedoc-Roussillon - Hérault (♂ - 23.04.2021, LPO 34; ♀ - 23.05.2022, DREAL; ♀ - 27.04.2023, DREAL);
1 x parc D’Aumelas-II - Nord Bassin de Thau / Languedoc-Roussillon - Hérault (♂ - 01.07.2010, LPO 34);
14 x parc D’Aumelas-II (La Pierre) - Nord Bassin de Thau / Languedoc-Roussillon – Hérault (♂ - 10.04.2012, ♂ - 13.04.2012, ♂ - Mus.Paris … 15.05.2012, ♂ - 28.05.2012, ♀ - 09.07.2012, LPO 34; ♂-3y - Mus.Paris ... 02.05.2013, M. Bouzin; ♂ - 06.05.2014, juv. - 15.07.2014, juv. - 24.07.2014, LPO 34; ♂ - 13.04.2015, EDF-EN; ♂-1y - 31.07.2017, ♂ - 11.05.2018, ♂ - 06.05.2019, ♂ - 01.07.2019, LPO 34);
1 x parc D’Aumelas-II (Nipleau) - Nord Bassin de Thau / Languedoc-Roussillon – Hérault (♂ - 12.05.2015 EDF-EN);
1 x parc D’Aumelas-II (Trois Frères) - Nord Bassin de Thau / Languedoc-Roussillon – Hérault (♂ - 12.05.2015 EDF-EN);
5 x parc D’Aumelas-III (Vallée de l‘Hérault) - Nord Bassin de Thau / Languedoc-Roussillon – Hérault (♂ - 12.06.2017, LPO34; ♀ - 25.04.2018, EDF-EN; ♂ - 15.05.2019, ♂-2y – 25.07.2019, LPO 34; ♂ - 05.07.2021, EDF-EN);
1 x parc De l'Argilliere / Somme (01.06.2022, Camera SDA);
1 x parc Du Ducandeau / Meuse (04.08.2020, EQS);
2 x parc Du Poirier Major / Somme (2x [1♂, 1♀] - 02.06.2020, Planète Verte);
1 x parc Glenay / Nouvelle-Aquitaine (26.04.2017, APOCOPE);
1 x parc Grande Garrigue / Languedoc-Roussillon (1x 2009, Ekologik);
2 x parc G. (51) / Champagne-Ardenne (23.05.2020, 29.08.2020, CPIE Sud Champagne);
1 x parc La Cote de Jade-Bouin / Pays de la Loire (02.08.2016, APOCOPE);
1 x parc Le Garimetz / Pas de Calais (01.09.2016, Sens of Life);
1 x parc Menil-Annelles / Ardennes (24.08.2021, Energieteam);
1 x parc Nalliers / Pays-de-la-Loire (1x 2010, CERA Environnement);
1 x parc Pamproux / Nouvelle-Aquitaine (02.08.2013, APOCOPE);
1 x parc Saint Etienne de Brillouet / Pays de la Loire (12.08.2020, APOCOPE);
1 x Dèp. Aube / Champagne-Ardenne (17.08.2016, CPIE du Pais de Soulaines & collectif);


Exemples source ARIA :

N° 62545 -  13/07/2024 -  FRANCE - 34 - AUMELAS
Lors d’un suivi environnemental sur un parc éolien, un bureau d’études découvre à 42 m d’une éolienne le cadavre d’un mâle adulte de Busard cendré, espèce quasi-menacée, portant une blessure visible.
Les autorités imposent la mise à l’arrêt de l’éolienne jusqu’à la période de migration de l’espèce en dehors de la zone pour une durée de 2 mois.
Le choc entre l’individu et l’éolienne, attesté par l’enregistrement vidéo, est à l’origine de l’événement. L’individu vivait à proximité et était considéré comme un nicheur potentiel. Aucun cas de mortalité de rapace n’avait été identifié sous cette éolienne depuis 2014.
L’exploitant demande le redéploiement dans les meilleurs délais du bridage dynamique de l’éolienne.

N° 61696 -  25/04/2023 -  FRANCE - 34 - AUMELAS
Lors du suivi environnemental sur un parc éolien, le bureau d’études découvre au sol un cadavre de busard cendré, espèce protégée, à 36 m d’une éolienne. Il s’agit d’une collision avec l’éolienne. Ce nicheur est connu au niveau du parc éolien, l’espèce est recensée chaque année dans le cadre du suivi mortalité. L’espèce a été observée en parade nuptial à plusieurs reprises sur l’emprise du parc.


Conclusion :
La présence avérée d’une colonie de Busards cendrés nicheurs au sein de l’Aire d’Étude, incluant l’AEI et la ZIP, rend le projet éolien EOLISE « La Chapelle » incompatible avec la survie de l’espèce sur ce site.

L’étude d’impact produite par EOLISE/AEPE Ginko minimise artificiellement le risque en se fondant sur des statistiques générales, ignorant les comportements reproductifs spécifiques des individus et les dynamiques propres à une colonie en activité.

L’approche adoptée est en rupture avec la littérature scientifique et les conclusions d’autres projets similaires, et illustre la contradiction entre les évaluations produites par différents promoteurs sur le même territoire, mettant en cause la cohérence de la protection environnementale.

Cette sous-évaluation délibérée compromet la crédibilité de l’évaluation et viole le principe de précaution inscrit dans le Code de l’environnement.

Dans ces conditions, la séquence ERC (Éviter – Réduire – Compenser), qui repose sur une hiérarchie stricte des mesures, ne peut être efficacement appliquée, car l’unique mesure proposée (MR06) ne reflète pas l’ampleur réelle des impacts, en violation des prescriptions de l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 (article 3).

En conséquence :
- Le projet ne respecte pas le principe de précaution prévu par le Code de l’environnement (article L.110‑1 et L.411‑1), ni l’obligation de protection stricte des espèces menacées et patrimoniales.

- La présence avérée d’une colonie de Busards cendrés nicheurs au sein de l’Aire d’Étude implique un risque de mortalité FORT, non compensable et prévisible, en violation des dispositions nationales et européennes.

- Le projet méconnaît la Directive 2009/147/CE « Oiseaux », transposée en droit français par le Code de l’Environnement (articles L.411‑1 à L.411‑5), qui impose de garantir la survie et la reproduction des espèces protégées sur leur territoire de nidification, en particulier pour les espèces quasi‑menacées comme le Busard cendré.

- L’évaluation du risque par AEPE Ginko/EOLISE, fondée sur des statistiques générales et ignorant les comportements reproductifs spécifiques de la colonie, est insuffisante et ne satisfait pas aux exigences de préservation stricte des habitats de reproduction et d’alimentation prévues par la Directive.

- Le projet ne peut en aucune manière être autorisé, compte tenu de l’impact irréversible sur la colonie de Busards cendrés nicheurs et de la responsabilité légale des autorités décisionnaires.


P.J:
- Copie de cette contribution
- Femelle Busard Cendré nicheur transporteur des matériaux pour la construction du nid - photographiés lors de la saison de protection 2024 - La Turpauderie Aire d’étude proche La Chapelle - Crédit photo OBLV Caroline Renaud
- Passage de proie entre un mâle et une femelle Busards Cendrés nicheurs - photographiés lors de la saison de protection 2024 - La Turpauderie Aire d’étude proche La Chapelle - Crédit photo OBLV Caroline Renaud
- Observations du comportement de vol - Crédit photo Tonio Schaub
- AEPE Ginko V.2. LES IMPACTS EN PHASE D’EXPLOITATION - Destruction d'individus - page 96
-Risque de collision du Busard cendré (Circus pygargus) avec les éoliennes, déterminé par suivi GPS haute résolution - Schaub - 2020 - Ibis - Wiley Online Library
- schaub_seb_2021
- Sensibilité Busard Cendré - parc La Plaine de Beaulieu– RWE – Boivre La Vallée
- Parc La Plaine des Moulins - parc La Plaine des Moulins – VALOREM – Boivre La Vallée page 260
- Parc La Plaine des Moulins - parc La Plaine des Moulins – VALOREM – Boivre La Vallée page 261
- Éoliennes et biodiversité - synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer page 38
- Éoliennes et biodiversité - synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer page 39
- Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune page 42
- Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune page 43
- Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune page 51
- Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune page 75
- Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune page 76
- Étude Mortalité du Busard cendré en Europe et en France 2022 vs 2025 - Tobias Dürr
- Étude Mortalité du Busard cendré en France - Tobias Dürr
- DREAL - Mortalité Busards cendrés colonie Aumelas
- ARIA - Mortalité Busards cendrés colonie Aumelas - EXEMPLE 1
- ARIA - Mortalité Busards cendrés colonie Aumelas - EXEMPLE 2


Sources :
Reconciling wind energy development with bird conservation: A comparative study of flight behaviour in raptors to understand and mitigate wind turbine collision risk Tonio Schaub
https://theses.hal.science/tel-04684802v1/file/20240708%20PhD%20thesis%20Tonio%20Schaub.pdf

Analyse des comportements de vol par pistage GPS haute-résolution afin de
réduire l'impact des parcs éoliens sur les populations de rapaces - Tonio Schaub, Raymond Klaassen, Caroline De Zutter, Alexandre Millon
https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/schaub_seb_2021.pdf

Risque de collision du Busard cendré (Circus pygargus) avec les éoliennes, déterminé par suivi GPS haute résolution - Tonio Schaub, Raymond HG Klaassen, Willem Bouten, Almut E. Schlaich, Ben J. Koks
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/ibi.12788

Étude « Éoliennes et biodiversité » – LPO / ONCFS 2019
https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/lpo_oncfs_2019.pdf

Étude « Parc éolien français » – LPO 1997-2015
https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/eolien_lpo_2017.pdf

Impacts des éoliennes sur les oiseaux et les chauves-souris - Office régional de l'environnement du Brandebourg (LfU)
https://lfu.brandenburg.de/lfu/de/aufgaben/natur/artenschutz/vogelschutzwarte/arbeitsschwerpunkt-entwicklung-und-umsetzung-von-schutzstrategien/auswirkungen-von-windenergieanlagen-auf-voegel-und-fledermaeuse/#

ARIA - La Référence du retour d’expériences sur accidents technologiques
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/?s=busard+cendré&fwp_recherche=busard+cendré

ARRETE n °2023-DCPPAT BE-018 en date du 23 janvier 2023 PARC EOLIEN LA PLAINE DE BEAULIEU-

PROJET ÉOLIEN DE LA PLAINE DE BEAULIEU - BOIVRE LA VALLÉE - REFUS CONFIRMÉ PAR LA COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE BORDEAUX, 4ÈME CHAMBRE, 24 AVRIL 2025, 23BX00822.

Monsieur le Commissaire Enquêteur,

Il me semble que l’actualité des énergies renouvelables et des polémiques qu’elles suscitent dans le département de la Vienne doivent être portées à votre connaissance, ainsi qu’à celle des populations concernées, notamment par ce énième projet éolien.

Vous trouverez en pièce jointe un article de La Nouvelle République d’hier et relatif au ras-le-bol des élus locaux, notamment ceux de la CCVG qui regroupe 55 communes.

Il va ainsi dans tout le département de la Vienne.

Je conclurai en vous informant que la chaîne T18 diffuse ce jour à 21h05, un reportage passionnant intitulé "La face cachée des énergies vertes".

Souhaitant que ces 2 éléments médiatiques puissent alimenter votre réflexion et celles des citoyens concernés aujourd'hui comme demain, je vous remercie par avance de toute l’attention que vous y accorderez .

Bien respectueusement.

Monsieur le commissaire enquêteur,

On nous présente une nouvelle série d'éoliennes avec le mât de mesures qui va bien. Peu importe si le mât se retrouve à quelques centaines de mètres du mât de l'étude précédente, on ne saura jamais ce qu'il mesure vraiment. Sur la Chapelle, nous avons des éoliennes depuis combien de temps ? 10 ans, 15 ans, on a donc un peu de recul avec des résultats (ou pas) sur la période correspondante. Et bien non il faut un mât pour démontrer la validité de la chose.
Mais au fait, ces 3 premières éoliennes, combien de temps ont elles tournées en moyenne. Combien de temps étaient elles à l'arrêt -calme plat ou équilibrage réseau (avec dédommagement juteux à l'appui) ou pour maintenance- pour quelle production effective et non théorique. Combien de milliers de ménages ont 'profité' de leurs largesses?
Existe-t-il des statistiques qui permettent de penser que leur extension sera profitable et que Boivre La Vallée et les communes environnantes sont les mieux à même à les accueillir?
Je ne demanderais qu'à être convaincu mais avec cette absence de transparence et pour toutes les bonnes raisons avancées jusqu'à présent et ce malgré les belles promesses de la transition énergétique je peux dire que NON je ne souhaite pas d'éoliennes supplémentaires dans MA COMMUNE aussi je vous remercie Mr le Commissaire Enquêteur d'émettre un avis défavorable à cette demande au terme de cette consultation.
très cordialement.

Nous savons tous que ce projet changera notre campagne si chère à notre coeur et la vie de ses habitants. Un proverbe dit "mieux vaut prévenir que guérir". Aussi, voici ce que l'on sait avec certitude sur les impacts négatifs des éoliennes sur la santé humaine :

- LE BRUIT : les éoliennes produisent un bruit constant qui peut perturber le sommeil et causer des problèmes de santé tels que l'irritabilité, l'anxiété et la fatigue.

- LES INFRASONS : les éoliennes génèrent des infrasons qui peuvent provoquer des sensations désagréables tels que des maux de tête, des nausées et des vertiges chez certaines personnes.

- LA DISTANCE : les impacts négatifs sur la santé sont plus prononcés lorsque les éoliennes sont situées à moins de 1,5 kilomètre des habitations.
Dans ce périmètre se trouvent entre autres les hameaux de l'Ausigère, La Maillaudière, Le Claudet, Le Bois Moine, La Tiffaille, La Haute Tiffaille, La Brunetière, Le Grand Chemin, La Cartelière, La Bordière, La Guillemerie, Tallent, Les Loges de Tallent, Lac Sarget, Les Ajoncs, La Cagnoche, La Turpauderie.

Pour information, dans le dossier de consultation du public, le document 7 "ÉTUDE DE DANGERS DU PARC ÉOLIEN DE LA CHAPELLE" indique à la page 13/160 : "Ces distances sont toutes supérieures au seuil réglementaire de 500 m. La distance la plus faible entre une habitation et une éolienne est de 775 m. Ainsi, la distance minimum moyenne entre une éolienne et une habitation la plus proche est de 837 m... De plus, les éoliennes sont assez éloignées des bourgs de la commune. En effet, l’éolienne la plus proche du
bourg de La Chapelle-Montreuil se trouve à plus de 3 km.
Le bâti isolé entre les Grandes Fougères et La Turpauderie n’est pas habité et semble abandonné. Le bâtiment a servi de chenil temporairement mais parait à présent abandonné."

Pour conclure, il est important de prendre en compte le fait que les impacts des éoliennes sur la santé humaine peuvent varier en fonction de la sensibilité individuelle et de la qualité de l'installation.

Conseillère municipale de Boivre la vallée

Risques de mortalité sur des espèces protégées

Mr le Commissaire Enquêteur,

Le projet de parc éolien de la Chapelle Montreuil se situe dans une zone de nidification de busards cendrés et busards St Martin. Cela entraînera des risques de mortalité sur ces espèces protégées et menacées d’extinction.

Il est noté dans l’étude d’impact pour le busard cendré :
« La majorité des vols en période de reproduction sont effectués à basse altitude avec plus de 80% du temps de vol passé à moins de 25 mètres de hauteur. Le risque de collision pour le Busard cendré est donc assez limité au sein du projet compte tenu de ses habitudes de vol et du gabarit des éoliennes dont la garde au sol minimale est de 33 mètres. »

Il est prévu, dans les mesures d’évitement de ce dossier, la minéralisation des plateformes afin « d’en limiter l’attrait pour la reproduction ou la chasse des espèces ».

En tant qu’écovolontaire participant au programme de protection des busards sur la commune j’ai pu observer pendant de nombreuses heures les habitudes et les vols des busards. Effectivement quand il chasse le busard ne vole pas haut mais il ne reste pas à proximité du nid pour chasser. Il peut parcourir facilement 1 km ou même plus pour aller chasser. Quand il retourne vers le nid, il s’élève pour voler très haut vers 50 ou 100 m de hauteur et c’est précisément lors de ces déplacements qu’il peut passer à proximité du rotor des éoliennes. D’autre part pendant les parades les couples de busards effectuent des vols avec de fortes variations brutales d’altitude qui sont également dans les hauteurs des rotors. Donc dans les 20 % de temps où les busards volent au dessus de 25 m le risque est très élevé puisque des nids ont été localisés et protégés à proximité du projet les années précédentes.

D’ailleurs le projet éolien de Champ Chagnots avait été réduit de 10 à 3 éoliennes à cause du risque pour l’avifaune. Donc comment accepter de nouvelles éoliennes à proximité alors que les menaces sur ces espèces sont encore plus fortes maintenant.

En conclusion l’étude d’impact minimise fortement les risques réels de collision et de mortalité pour les busards cendrés et St Martin.

Pour ces raisons je m’oppose à ce projet éolien à la Chapelle Montreuil et je remercie Mr le commissaire enquêteur de bien vouloir prendre en compte cette contribution.

Monsieur le Commissaire Enquêteur,

L’Agence Régionale de Santé relève les nombreux dépassements de seuils nocturnes dans le secteur nord-est mentionnés dans l’étude d’impact acoustique et précise : « un plan de fonctionnement optimisé a donc été proposé pour la période nocturne dans le but de respecter ces seuils réglementaires ».

L’ARS préconise des mesures de bridages des éoliennes si nécessaire et selon les résultats d'expertises sonométriques qui seraient réalisées après la mise en exploitation, dans les conditions réelles de fonctionnement.

Est-ce vraiment raisonnable et sérieux ?
Ces dépassements de seuil nocturnes sont déjà avérés et les bridages seront incontournables.

Sauf erreur de ma part, le porteur de projet ne sera pas l’exploitant de ces éoliennes.
Les recommandations de l’ARS, tout autant que cette expertise acoustique, auront bien du mal à être exhumées lors de la mise en exploitation de ces 2 aérogénérateurs, d’autant qu’elles n'ont aucun caractère prescriptif.

De surcroît, il y a donc une certaine hypocrisie, pour ne pas dire une hérésie scientifique à annoncer une production d’énergie électrique uniquement fondée sur la puissance installée pondérée par le facteur de charge.

En effet, l’exploitant devra appliquer des programmes de bridages et il est évident que sa production électrique sera inférieure aux prévisions du porteur de projet, et que son résultat financier sera par conséquent revu à la baisse. 

La motivation à appliquer ces mesures restrictives est donc fortement sujette à caution, d’autant qu’elles ne sont pas prescriptives. 
Les retours d’expérience dans ce domaine démontrent que toutes ces bonnes résolutions sont très rarement suivies par le producteur éolien.
On ne compte plus les contentieux relatifs à ces nuisances acoustiques aux effets délétères pour la santé des riverains des parcs éoliens, et pour cause...

Il serait pertinent que la législation évolue et que toute implantation d’éolienne ne soit désormais envisagée que sous réserve d'aucun dépassement de seuil acoustique.

L’ARS rend d’ailleurs un avis favorable conditionné par un certain nombre de mesures correctives qu’elle ne contrôlera jamais.

Elle laissera le soin aux citoyens lésés de s’en charger en agissant en justice et à leur frais pour faire respecter "leur droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé qui constitue une liberté fondamentale reconnue par les lois de la République" (décision N° 451129 du Conseil d’Etat de septembre 2022)
 
Face à ces dépassements de seuils acoustiques nocturnes pour lesquels aucune contrainte de mise en oeuvre de moyens correctifs n’existe, puisque conditionnée par des évaluations ultérieures incompréhensibles, je sollicite un avis défavorable à ce projet.

Bien respectueusement

Monsieur le Commissaire Enquêteur,

Je fais suite à ma contribution n° 199 à laquelle vous m'avez répondu, vous remerciant vivement pour votre attention et votre suivi. Vous m'avez demandé de vous fournir un document dont je faisais état pour étayer mes observations.

Dans cette précédente contribution, je faisais état de plusieurs réponses de l'administration qui portaient à s'inquiéter sur les insuffisances du dossier et notamment d'un réponse de Bouygues Telecom par un mail ainsi résumé :
"Il résulte d’un mail du 19 novembre 2024 des services de Bouygues Telecom, que « le projet présente un risque pour leurs installations telecom. Il risque d’impacter l’un de leurs faisceaux hertziens. » Autrement dit, cet catastrophique pour toute le personnes qui vivent dans la zone à une époque où le télétravail est promu de plus en plus"

Vous m'avez demandé : "Vous serait-il possible de communiquer ce message électronique ?"

J'ai trouvé ce mail tout simplement dans le dossier "Documents de présentation" du présent registre dématérialisé au Tome 4 « Etude d’impact du parc éolien de la Chapelle », dans la dernière catégorie sur les réponses des services de l’Etat et autres réponses qui apparaît en page 353 "Table des annexes" et que je vous joins.
Sur cette table des annexes, est indiqué "Annexe 1 - Synthèse des consultations et réponses des services de l'Etat et autres organismes"
La réponse de Bouygues Telecom est en page 368.

Cette synthèse m'est apparue très importante, car elle permet de visualiser des réponses en principe réellement indépendantes de diverses administrations puisque n'émanant pas de cabinets financés directement par le promoteur éolien, comme ENCIS par exemple, et dont le manque d'impartialité a été longuement évoqué dans d'autres contributions.

Votre demande me rassure d'un côté car elle confirme la pertinence de vos vérifications sur les interrogations des divers contributeurs. Mais, j'avoue être inquiète car finalement, Monsieur le Commissaire Enquêteur, vous êtes un peu comme nous tous, un peu perdu dans ce dossier fleuve qui comporte des milliers de pages. Rien que le tome 4 évoqué ici fait 423 pages... et ce n'est qu'une partie de tout le dossier de présentation.

Nous sommes bien évidemment là pour avancer ensemble avec vous dans l'étude de ce volumineux dossier, qui est à décortiquer, dans le cadre de cette enquête publique, afin de "contribuer" à ce que vous puissiez établir votre rapport et vos conclusions de la manière la plus éclairée possible. Ceci dans l'intérêt de nos concitoyens, ceci dans l'intérêt général.

Mais, chacun de nous, excepté des personnes très spécialisées notamment les représentants de l'association de protection des Oiseaux de Boivre La Vallée qu'on ne peut que remercie pour leur travail énorme de détricotage des expertises environnementales qu'il est si compliqué pour nous de pouvoir analyser avec autant de pertinence.

D'emblée dans ce dossier, comme tout projet éolien aujourd'hui, on ne peut qu'être frappé par le déséquilibre entre un promoteur éolien rompu à ce type d'exercice qui arrive avec un dossier préparé depuis plusieurs années bardé de multiples expertises et réponses administratives, et nous pauvres citoyens qui découvrons le monde de l'éolien et n'avons que quelques mois voire semaines pour se réveiller, étudier le dossier et interagir avec vous dans le cadre de l'enquête publique. Dans les faits, ce n'est pas le moment de se retrouver éloigné de la commune de BOIVRE LA VALLEE pendant plusieurs mois, sinon on ne serait pas forcément informé de cette affaire.

Mais l'étude de ce dossier prend beaucoup de temps, nous avons aussi chacun de nous une vie souvent bien remplie, des obligations, des contraintes, des problèmes divers de santé, de famille sans oublier les difficultés de fin de mois quand ce n'est pas pire financièrement en ces temps difficiles. Nous ne pouvons pas passer 24 H/24 à tout décortiquer , en ne disposant de toute façon d'avance pas des compétences suffisantes pour appréhender toutes ces pages d'expertises.

Alors que ce projet a un enjeu terrible pour la population de BOIVRE LA VALLEE et de tout son territoire grignoté par tant d'éoliennes petit à petit, je m'interroge sur cette réglementation imposée au niveau européen pour favoriser le passage en mode rapide pour ces parcs éoliens qui bénéficient désormais d'une "autorisation unique" préfectorale.

Je préfère rester anonyme, car les tensions suscitées par ce projet éolien sont vives, notamment chez une partie du monde agricole à l'égard des agriculteurs et agricultrices qui ne sont pas favorables aux éoliennes ce dont je fais partie préférant préserver nos paysages plutôt que les brader ainsi contre des "billets verts". Les gains financiers promis par les promoteurs éoliens sont de nature à changer fortement les gens, et à créer de véritables risques dans la cohésion sociale jusque là tranquille de nos villages.

Je suis née à POITIERS dans un département essentiellement rural il y a plus de 50 ans où les baux paysages naturels et une riche biodiversité étaient partout. Aujourd'hui, nos agriculteurs disparaissent et ceux qui restent comme moi sont souvent pris à la gorge. Certains cèdent aux promoteurs éoliens qui plantent des arbres métalliques partout et défigurent notre territoire.
Et ceci, de manière anarchique, à marche forcée avec des promoteurs qui ne pensent qu'aux gains financiers mais pas aux habitants de ces territoires préservés et encore moins à la faune et à la flore. Le dossier est astucieusement monté pour diminuer l'impact : finalement à la lecture du dossier les conséquences sont très faibles sur le paysage, les habitants, la biodiversité... quasiment zéro impact, ou presque...

Nous avons pourtant en France un droit de l'urbanisme et un droit de la défense qui sont très protecteurs habituellement pour les défenseurs. Mais là, rien à voir, avec cette réglementation très spécifique des ICPE tout est fait pour surprendre la population, orienter son opinion et lui faire avaler la pilule de gré ou de force.

Nous sommes désespérés, Monsieur le Commissaire Enquêteur, par cette invasion de soldats métalliques qui viennent hanter nos campagnes. La contribution de Monsieur Stéphane JADEAU est extrêmement émouvante. Il raconte son calvaire abandonné au milieu de ces monstres d'acier, alors qu'il était heureux jusque là dans sa paisible propriété.

Ce Monsieur JADEAU, c'est nous tous, aujourd'hui ou demain dans notre territoire exceptionnel que nous chérissons dans la Vienne.

J'ai envie de dire "JE SUIS MONSIEUR JADEAU" en signe de soutien à ce monsieur victime de la folie destructrice du développement effréné de l'éolien, au même titre qu'en 2015 nous disions "JE SUIS CHARLIE" en soutien aux victimes de la folie meurtrière de quelques-uns.

Monsieur le Commissaire Enquêteur, je vous sollicite, ainsi que Monsieur le Préfet, pour faire cesser cette folie en émettant un avis défavorable pour ce projet éolien.


Pièce jointe :https/www.registre-dematerialise.fr/6415/download/component/101259/4-etude-d-impact-du-parc-eolien-de-la-chapelle.pdf

Monsieur le commissaire enquêteur,
« Découvrez les aménagements réalisés qui valorisent les richesses de ce site naturel ». C’est ainsi que fut présenté le site de l’Espace Naturel Sensible de la Verrerie aux personnalités du département lors de leur visite le mercredi 13 janvier 2025. Cette zone sensible est située à 900 mètres des futures éoliennes et à quelques dizaines de mètres de la Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique de la Forêt de l’Epine. On y a aménagé un sentier de randonnée et planté 700 mètres de haies bocagères pour favoriser la biodiversité et permettre le développement de nombreuses espèces.
La définition d’un espace naturel sensible est un secteur qui «  présente un fort intérêt ou une fonction biologique et paysagère et qui doit être préservé et faire l’objet de mesures de protection et de gestion. Toujours selon la définition donnée de ce site, « c’est un lieu de découverte des richesses naturelles ». Il est donc particulièrement surprenant que ce site de la Verrerie, que les autorités départementales ont entendu protéger et mettre en valeur en vue d’une sensibilisation du public aux richesses de la biodiversité du territoire soit sacrifié au profit des appétits d’un promoteur éolien. Que restera-t-il de la biodiversité et de la qualité de son environnement sous les pales des éoliennes ? Quelle valeur faut-il accorder aux engagements y compris financiers de nos élus départementaux quand on observe avec quel mépris un promoteur éolien les balaie d’un revers de pales ? On cherche même vainement dans ce dossier la mention de cet Espace Naturel Sensible de la Verrerie pourtant directement impacté par le projet éolien.
C’est encore une omission qui doit vous conduire à exprimer des réserves très appuyées à l’encontre de ce projet à l’issue de cette enquête publique.